COVID-19: le quotidien en services de garde d'urgence

COVID-19: le quotidien en services de garde d'urgence
COVID-19: le quotidien en services de garde d'urgence

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Trois éducatrices qui travaillent dans les services de garde d’urgence durant la pandémie partagent leur expérience.

9 avril 2020 | Depuis le début de la crise de la COVID-19, de nombreuses éducatrices sont à l’œuvre dans les services de garde d’urgence réservés aux enfants dont les parents travaillent dans les services essentiels. Comment se passent leurs journées? Trois éducatrices témoignent.

En temps normal, le CPE Gaminville, situé à Laval, accueille 80 enfants répartis en 9 groupes. Depuis quelques semaines, le service de garde d’urgence ne compte plus que 11 enfants, âgés de 1 an à 5 ans. « À titre de service d’urgence, on accueille des enfants qui viennent d’autres milieux de garde comme les milieux familiaux et les garderies privées, indique l’éducatrice Christine Blouin. Je craignais que l’intégration des nouveaux soit difficile. Mais, tout s’est bien passé. »

Les deux poupons de 12 et 14 mois dont elle s’occupe se sont en effet rapidement adaptés à leur nouveau milieu de garde. L’avantage, c’est qu’il y a peu d’enfants. « L’environnement est calme. Il y a moins de bruit, moins de tourbillons et je peux répondre rapidement à leurs besoins. On a donc facilement créé un lien », note l’éducatrice.  

Le CPE Le Sablier de Montréal qui accueille habituellement 208 tout-petits voit aussi son quotidien transformé. « Actuellement, il n’y a que 8 enfants dans nos installations, indique l’éducatrice Chantal Beaudry. Au début, les enfants se demandaient où étaient passés tous leurs amis. On n’a pas mis l’accent sur la maladie. On leur a expliqué qu’eux venaient au CPE parce que leurs parents travaillaient et que leurs amis restaient à la maison avec leurs parents. »

S’adapter aux consignes

Les services de garde ont adapté leurs activités pour respecter les consignes de distanciation sociale. Cela se fait bien quand les éducatrices installent les tout-petits pour la collation, le dîner, la sieste ou l’heure du conte. Pour les jeux, elles essaient de favoriser les activités individuelles. Par exemple, chacun construit sa tour de blocs, fait un casse-tête ou un bricolage.

Les mesures sont les mêmes, au service de garde de l’École Charles-Bruneau à Brossard qui reçoit des enfants de 4 à 12 ans provenant de différentes écoles. « Chacun est installé à une table pour faire des activités comme des bricolages ou des Legos, explique l’éducatrice Lison Lanteigne. Les frères et soeurs peuvent jouer ensemble, par exemple à des jeux de table ou au ballon. Les enfants seuls s’amusent avec les éducatrices. » Comme il n’y a que 6 à 15 jeunes, selon les jours, pour 2 éducatrices, les enfants ne manquent pas de compagnie. « Si un tout-petit pleure ou a besoin de réconfort, on va le consoler », rassure Christine Blouin. Mais il y a moins de câlins que d’habitude. Maintenir une distance avec les enfants représente d’ailleurs le plus grand défi des éducatrices interrogées.

De manière générale, l’horaire des services de garde d’urgence est assez souple. « On voit ce que les enfants ont le goût de faire et on s’adapte à leurs intérêts, mentionne Chantal Beaudry. L’ambiance est relaxe et familiale, surtout que les groupes d’âge sont mélangés. » Les éducatrices profitent du printemps pour sortir plus souvent dehors. « On joue dans la cour et on prend des marches dans le quartier, poursuit l’éducatrice. On peut alors voir les amis de la garderie qui sont chez eux. Ils nous saluent de leur balcon. C’est rassurant pour les tout-petits de revoir leurs amis. »

Éviter la contamination

Pour éviter les risques de propagation, les parents n’entrent pas dans les services de garde et le nettoyage des mains est une priorité. Les salles de bain sont nettoyées régulièrement et les salles de jeux, les couvertures de même que les jouets sont désinfectés chaque jour. Bien sûr au moindre signe de toux ou de fièvre, le parent doit venir chercher son enfant. Les éducatrices interviewées se sentent donc protégées. « Je n’ai pas peur d’attraper la COVID-19, dit Christine Blouin. Je me sens plus en sécurité ici que quand je sors faire l’épicerie! »

Les éducatrices apprécient également la collaboration des parents. « Ils comprennent qu’il s’agit d’un service d’urgence, ils s’en servent seulement pour le travail et se dépêchent de venir récupérer leur enfant », souligne Christine Blouin.  « Les parents se montrent aussi reconnaissants, remarque Lison Lanteigne. Ils nous remercient chaque jour. » Une façon de leur dire qu’elles offrent aussi un service essentiel. « Je ne suis pas infirmière ni médecin, mais je peux m’occuper de leurs enfants. Je suis fière de le faire », conclut l’éducatrice Christine Blouin.

Sources : Gouvernement du Québec  et Ministère de la Famille 

 

Julie Leduc - Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photos : GettyImages/kate_sept2004 et Brigitte Goyette et Lison Lanteigne du service de garde d’urgence de l’École Charles-Bruneau, à Brossard.

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