Deuil périnatal: comment soutenir les parents?

Deuil périnatal: comment soutenir les parents?
Deuil périnatal: comment soutenir les parents?
Des conseils pour soutenir les parents qui vivent un deuil périnatal.

12 avril 2018 | Le deuil périnatal touche chaque année plus de 20 000 familles au Québec. À l’annonce de la perte subite d’un bébé - que ce soit en cours de grossesse, durant l’accouchement ou au cours de la première année de vie - les proches sont portés à vouloir soutenir les parents endeuillés. Mais comment le faire? Voici les conseils d’une infirmière clinicienne et d’une maman qui a perdu deux bébés en milieu de grossesse.

Ne pas ignorer

« Pour les parents, dès le moment où le test de grossesse est positif, ils attendent un bébé. Et si une perte survient en cours de grossesse, c’est la perte d’un bébé. Un deuil », explique Manon Cyr, infirmière clinicienne et spécialiste du deuil périnatal depuis plus de 25 ans.

Il est donc important de ne pas faire comme si rien ne s’était passé, conseille-t-elle. « Trop souvent, l’entourage croit à tort qu’à partir du moment où l’enfant n’est pas né ou qu’il n’a pas été vu, ou même qu’il n’y a pas de souvenirs tangibles de la naissance, alors ce n’est pas nécessairement une perte d’enfant. »

Éviter de banaliser

Les proches doivent aussi éviter de « minimiser la souffrance des couples », ajoute Alexandrine Chappet, une mère qui a vécu deux deuils prénataux et qui est aussi gestionnaire de communauté bénévole au sein de l’association Parents Orphelins.

Comme les parents sont fragiles, il est important de choisir ses mots. Pensant bien faire, les gens utilisent souvent des phrases qui banalisent la douleur comme « Il est né sans vie, tu ne le connaissais pas », « C’est la volonté de Dieu » ou « Tu es encore jeune, tu vas en avoir d’autres ».

Manon Cyr et Alexandrine Chappet conseillent plutôt aux proches d’adopter des mots simples et sincères, ou d’offrir leur aide : « Je n’ai pas de mots, mais je pense à toi », « Je suis désolé », « Je serai toujours là si tu en as besoin », « Que puis-je faire? Voudrais-tu que je t’apporte un repas demain? » En général, le simple fait d’écouter et d’être présent est un appui précieux pour les parents endeuillés.

Ne pas oublier

Pour les parents qui ont perdu un bébé, le deuil est présent longtemps. L’entourage doit alors faire preuve de patience. « Ce qu’on constate souvent, c’est que l’entourage est assez proche les 2 à 3 premières semaines, voire les premiers mois. Et après, il oublie que les parents sont toujours en deuil », note Manon Cyr. Ainsi, les couples endeuillés peuvent apprécier recevoir une attention particulière à certains moments de l’année, comme lors la fête des mères et des pères, du temps des fêtes ou de la date prévue d’accouchement.

Se soucier aussi du papa

Les deux conjoints vivent le deuil différemment, mais la douleur est vive autant pour la mère que pour le père. « C’est sûr que la société demande très souvent aux papas d’êtres forts pour les mamans, mais les intervenants devraient porter la même attention aux deux parents », rappelle Manon Cyr. Une vision que partage Alexandrine Chappet qui souligne que Parents Orphelins reconnaît « le droit pour le père de vivre sa peine à sa façon ».

Comment l’annoncer à un enfant?
La compréhension de la mort varie selon l’âge de votre enfant. Le plus important est d’avoir avec lui un dialogue basé sur la vérité. Il ne faut pas non plus penser le protéger en évitant le sujet ou en utilisant des métaphores comme les histoires d’ange retourné au ciel. Au contraire, cela risque de le rendre plus angoissé. Optez plutôt pour des mots simples, par exemple « Le bébé n’arrivait pas à bien se développer dans le ventre de maman. Ce sont des choses qui arrivent parfois. » Vous pouvez aussi utiliser des ouvrages pour enfants comme le livre L’histoire de minuit et l’album à colorier Bébé ourson est mort. Ce dernier est distribué gratuitement par Préma-Québec.

 

Christelle De Bougha – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/PeopleImages

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