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Auparavant, les hôpitaux pouvaient accepter ou refuser de remettre le placenta. La décision se prenait au cas par cas.
26 juillet 2017 | Le placenta doit maintenant obligatoirement être remis aux parents qui en font la demande, selon une nouvelle directive publiée le 13 juillet dernier par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Auparavant, les hôpitaux pouvaient accepter de remettre le placenta dans certaines situations, mais la décision se prenait au cas par cas. Certains parents pouvaient donc faire face à un refus.
La nouvelle directive permet de mettre en place une procédure standard pour tous les établissements afin de répondre aux demandes des parents. « La publication de cette directive vise à répondre à une demande du Protecteur du citoyen, faisant suite à une requête de parents qui s’étaient fait refuser l’accès au placenta », explique Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du MSSS.
Selon Noémie Vanheuverzwijn, les parents qui demandent à avoir le placenta demeurent peu nombreux. Si le placenta n’est pas réclamé, il est incinéré comme tous les autres déchets biomédicaux.
Des réponses différentes
Marie-Michèle Baril-Dionne est directrice de l’organisme Alternative Naissance, qui offre des services d’accompagnement lors de l’accouchement. Elle a personnellement vécu le flou qui entourait auparavant la disposition du placenta. « Mon conjoint a un fils d’une autre union et nous avons deux enfants ensemble, explique-t-elle. Nous avons essayé d’avoir le placenta pour chaque enfant et nous avons obtenu des réponses très différentes. »
Son conjoint a ainsi réussi à conserver le placenta de son fils, qui est né en centre hospitalier. Par contre, à la naissance de leur fille dans un autre hôpital, Marie-Michèle Baril-Dionne et son conjoint ont essuyé un refus. Enfin, à l’arrivée de leur dernier enfant en maison de naissance, la sage-femme a accepté de leur remettre le placenta, malgré certaines réticences de la direction de l’établissement. « Ma sage-femme m’a dit que nous n’étions pas les seuls à faire cette demande en maison de naissance », souligne Mme Baril-Dionne.
Pour elle et son conjoint, pouvoir disposer personnellement du placenta constituait un rite de passage. « Mon conjoint vient d’une terre sur le bord du Lac-Saint-Jean et nous avons décidé de planter un arbre sur le placenta, raconte Marie-Michèle Baril-Dionne. Ce rituel vient d’un rite amérindien et remplace pour nous le baptême. C’est un geste qui célèbre le sacré de la vie. »
Des conditions à respecter
Lorsque les parents demandent à avoir le placenta, celui-ci n’est alors plus considéré comme un déchet biomédical et doit leur être remis, mais à certaines conditions.
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La demande doit être faite avant l’accouchement.
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Les parents doivent s’engager par écrit à manipuler le placenta avec des gants imperméables, à se laver les mains à l’eau et au savon après l’avoir manipulé et à prendre les précautions nécessaires pour éviter qu’un enfant ou un animal y ait accès.
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Il est interdit de donner ou de vendre le placenta.
La nouvelle directive du MSSS insiste également sur l’importance d’informer les parents que le placenta pourrait ne pas leur être remis si des analyses de laboratoire révélaient qu’il est contaminé par un virus ou un autre microorganisme pathogène.
Par ailleurs, même lorsque le placenta est remis aux parents, celui-ci pourrait quand même être contaminé par des microbes. La directive souligne donc que les parents devraient être informés que le placenta n’est pas considéré comme propre à la consommation.
En juin dernier, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC) rapportaient le cas d’un bébé infecté par la bactérie Streptococcus en raison de la consommation de placenta par sa mère. Le bébé avait souffert d’une première infection peu de temps après sa naissance. Il avait alors été traité avec des antibiotiques. Cependant, 5 jours après la fin du traitement, l’enfant était malade à nouveau. Des analyses de laboratoire ont révélé que les capsules de placenta de la mère contenaient la même bactérie. Les médecins ont donc conclu que la consommation de capsules de placenta avait vraisemblablement contaminé la peau et les intestins de la mère, menant ainsi à l’infection du bébé. Dans leur rapport, les experts du CDC en profitent pour rappeler qu’aucune étude scientifique faite sur des humains n’a démontré à ce jour que la consommation du placenta avait des effets bénéfiques pour la santé de la mère. La pratique peut même être risquée, car les méthodes d’encapsulation du placenta ne sont souvent pas adéquates pour tuer toute trace de contamination bactérienne ou virale. Dans ce contexte, les experts du CDC recommandent aux mères d’éviter de consommer des capsules de placenta. |
Sources : Ministère de la Santé et des Services sociaux et Centers for Disease Control and Prevention
Kathleen Couillard – Naître et grandir
Photo : Gettyimages/RealCreation