Regard sur la famille québécoise d'aujourd'hui

Regard sur la famille québécoise d'aujourd'hui
Regard sur la famille québécoise d'aujourd'hui

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Des chercheurs dressent un portrait des familles québécoises d’aujourd’hui, qui a beaucoup évolué depuis 25 ans.

12 mai 2017 | Du mariage à la famille recomposée en passant par la monoparentalité, la réalité des familles québécoises a beaucoup évolué depuis 25 ans. Des chercheurs dressent un portrait des familles québécoises d’aujourd’hui.

Philippe Pacaut, démographe pour le ministère de la Famille, a décrit l’évolution de la famille au Québec, lors du 85e congrès annuel de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS). Selon les dernières statistiques qu’il a présentées, le mariage ne serait plus une priorité pour les parents des années 2000 qui se tournent davantage vers l’union libre.

En 1990, 63 % des familles québécoises avec des enfants étaient d’ailleurs composées de deux parents mariés, tandis qu’en 2011 moins de 40 % des parents l’étaient. Ces données sont tirées de l’Enquête sociale générale (ESG) de Statistique Canada et du recensement canadien. Malgré cette évolution de statut, les familles intactes, c’est-à-dire celles dont les enfants vivent toujours avec leurs deux parents, représentent plus de 60 % des familles.

Toutefois, « de nombreux enfants vivent des parcours familiaux mouvementés », nuance Hélène Desrosiers de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). En effet, « la présence de jeunes enfants ne semble plus constituer un frein à la séparation des parents », confirme Philippe Pacaut. Les données de l’Enquête longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ) montrent d’ailleurs que le quart des enfants nés en 1997-1998 vivaient dans une famille monoparentale à l’âge de 5 ans et demi.

Toujours selon l’ELDEQ, 40 % des enfants dont les parents se sont séparés vivaient en garde partagée à la suite de la séparation. Toutefois, avec le temps et le choix de l’enfant, la garde partagée se transforme en garde exclusive de l’un des parents dans la grande majorité des cas. Seulement 10 % des jeunes de 17 ans continuaient à vivre en alternance chez leur mère et chez leur père.

Familles monoparentales

Difficile cependant de dresser un portrait unique de la séparation entre deux parents. Mais une chose est sûre, les femmes sont plus souvent dans une situation de monoparentalité que les hommes. Le recensement de 2011 révèle d’ailleurs qu’environ le trois quarts des familles monoparentales sont dirigés par une mère.

Encore peu d’hommes assurent seuls la garde de leur enfant malgré une augmentation depuis 20 ans (4 % en 1990 et 6,5 % en 2011). Par ailleurs, « seulement 37 % des mères monoparentales évaluées par l’ELDEQ se disaient satisfaites de l’implication parentale et financière du père  », souligne Hélène Desrosiers.

Toutefois, la monoparentalité est souvent une étape transitoire. En effet, un peu plus des deux tiers des enfants de parents séparés voient l’un ou l’autre de leurs parents se remettre en couple dans les 5 années suivant la rupture. Les hommes auraient tendance à se remettre en couple 1 an, en moyenne, après la rupture d’avec la mère de leur enfant. Les femmes, quant à elles, attendraient 2 ans et demi avant de s’engager dans une nouvelle relation. Toutefois, le tiers des familles recomposées se défont dans les 10 années suivant le début de leur union.


Claire Briffault — Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : Gettyimages/evgenyatamanenko

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