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Discuter avec un tout-petit de ce qu’il a fait plus tôt aujourd’hui ou de ce qu’il fera plus tard l’aiderait à mieux planifier ce qui s’en vient.
10 avril 2017 | Comme les enfants vivent dans le moment présent, il est difficile pour eux de prévoir ou de planifier ce qui s’en vient. Discuter avec un tout-petit de ce qu’il a fait plus tôt aujourd’hui ou de ce qu’il fera plus tard dans la journée l’aiderait à mieux se projeter dans un futur rapproché, selon une étude menée aux États-Unis.
Selon les résultats, parler quelques minutes avec un adulte du passé récent (24 dernières heures) ou du futur récent (24 prochaines heures) permettrait aux tout-petits de sortir du moment présent et de « voyager mentalement » dans le temps. Cela les aiderait à planifier et à se rappeler ce qu’ils auront à faire. Ils pourraient ainsi par la suite prendre de meilleures décisions concernant leurs besoins à venir, car ils seraient capables de se projeter dans un avenir proche.
Les chercheurs ont aussi observé que les tout-petits qui avaient discuté du passé récent ou du futur récent avaient davantage tendance à utiliser des pronoms personnels (ex. : je, moi, mon, nous, notre, nos) pour parler d’eux que les autres enfants. Les tout-petits dont la discussion était orientée vers le futur lointain n’avaient toutefois pas beaucoup utilisé les pronoms personnels. Les chercheurs croient que c’est parce que ces enfants ne s’identifiaient pas à la personne qu’ils seront alors. C’était trop abstrait pour eux.
Les auteurs de l’étude soulignent que ces résultats sont importants pour les parents et les éducateurs puisqu’ils montrent comment une conversation, même brève, aiderait les tout-petits à se projeter dans un avenir proche pour ensuite prendre des décisions.
Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l’étude ont étudié 81 tout-petits âgés de 3 à 5 ans. Chaque enfant a passé 5 minutes seul avec l’un des auteurs de l’étude à parler de lui à un instant déterminé dans le temps (présent, passé récent, futur récent et futur éloigné). Ainsi, certains enfants devaient parler de ce qu’ils avaient fait au cours des 24 dernières heures, d’autres de ce qu’ils feraient pendant les 24 prochaines heures, d’autre encore de ce qu’ils feront au cours des prochaines semaines et même à l’âge adulte et, enfin, d’autres de ce qu’ils étaient présentement en train de faire. Après cette première phase, chaque enfant a été soumis à de petits tests par un chercheur afin d’évaluer sa capacité à prendre des décisions.
Sources : Research Digest et Developmental Psychology
Rabéa Kabbaj — Agence Science-Presse
Photo : Gettyimages/Nastia11