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Les éducatrices jugent que les parents ne leur parlent pas assez, ce qu’elles interprètent souvent par un manque d’intérêt pour leur travail.
3 mai 2012 - Les éducatrices en garderie jugent que les parents ne leur parlent pas assez, ce qu’elles interprètent souvent comme un manque d’intérêt pour leur travail, révèle une récente étude québécoise portant sur les relations parents-éducatrices.
Dans certains cas, parce qu’elles auraient aimé développer une relation privilégiée et communiquer davantage avec les parents, les éducatrices éprouveraient même des frustrations. Cette étude a été menée auprès de 116 parents et jeunes éducatrices.
« Certaines éducatrices ont souvent l’impression que les parents les ignorent. C’est un travail exigeant qui demande un don de soi. Les parents sont souvent pressés et leur détachement peut être interprété comme un manque d’intérêt », explique Gilles Cantin, chercheur au département d’éducation et pédagogie de l’UQAM et auteur principal de l’étude.
Malgré tout, l’évaluation par les chercheurs des relations parents-éducatrices, basée sur la collaboration, la confiance et l’« amicalité », démontre que les parents, comme les éducatrices, sont assez satisfaits de leurs rapports mutuels.
Toutefois, la perception de la qualité de leurs relations diffère selon que l’on soit parent ou éducatrice. Pour les parents, l’aspect le plus important est le lien de confiance avec l’éducatrice alors que pour cette dernière, c’est surtout la collaboration qui importe.
Les parents dont les enfants fréquentent une garderie privée valoriseraient davantage leurs relations avec les éducatrices que ceux qui font appel à un centre de la petite enfance (CPE). Les chercheurs émettent, dans ce cas, l’hypothèse que ces parents surestiment la qualité des relations, car ils payent plus cher pour ces services. En revanche, les parents et les éducatrices de CPE s’entendraient mieux quant à la qualité de leurs relations.
Les chercheurs ont aussi noté que les jeunes éducatrices sont portées à privilégier le travail d’équipe avec leurs collègues alors que les parents n’y accorderaient pas la même valeur. La plupart préfère, au contraire, s’en remettre à une seule éducatrice même si plusieurs s’occupent de leur enfant.
Gilles Cantin recommande aux parents de communiquer plus souvent avec l’éducatrice de leur enfant et le personnel du service de garde. Ils ne doivent pas hésiter à poser des questions sur la routine à la garderie, sur les moments clés de la journée, mais aussi sur les attentes de l’éducatrice.
Lorsque les parents désirent discuter d’informations plus délicates (décès, perte d’emploi, etc.), ils devraient demander à en parler dans un lieu adéquat et s’entendre sur les règles de confidentialité avec les éducatrices.
Au Canada, la moitié des familles avec un jeune enfant de moins de 5 ans fréquente un service de garde. Cette fréquentation va en augmentant, car trois mères sur quatre travaillent, soit deux fois plus qu’il y a 30 ans.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse