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20 avril 2010 – Deux chercheurs montréalais1 ont permis de mettre en lumière l’une des grandes contributions au développement de l’enfant, essentiellement prodiguée par les pères : la relation d’activation.
La théorie de l’attachement souligne à quel point les liens solides et sécurisants sont cruciaux dans le développement. L’enfant s’attache à la personne (ou aux personnes) qui lui prodigue les soins de base et répond à ses besoins affectifs. Il vient auprès d’elle lorsqu’il a besoin d’être rassuré.
Leur approche, déjà considérée comme une percée en la matière, vient compléter la théorie de l’attachement. Sans la remettre en question, les chercheurs ont noté que cette théorie néglige l’importance, pour l’enfant, d’explorer son environnement et de gagner confiance en ses moyens.
Pour les chercheurs, le type de relation que le parent établit avec son enfant influence ses comportements exploratoires. Ainsi, moins un parent a une attitude protectrice envers son enfant et plus il active chez lui ses comportements exploratoires.
Cette sorte de relation incite l’enfant à explorer son monde, à oser prendre certains risques. Mais elle intervient aussi lorsque l’enfant devient trop téméraire ou désobéit. D’après leurs résultats, il apparaît que les pères tissent le plus souvent ce type de relation avec leur enfant que les mères. De plus, cette tendance serait plus marquée envers les garçons qu’envers les filles.
L’étude a rassemblé des enfants âgés de 12 mois à 18 mois, accompagnés de l’un de leurs parents. On les a ensuite placés dans 3 situations « à risques » différentes : un risque social (l’arrivée d’un adulte inconnu), un risque physique (des jouets placés en haut d’un escalier) et une activité interdite (le parent interdit à l’enfant de remonter l’escalier en question).
Sans surprise, c’est avec papa que les comportements exploratoires étaient davantage stimulés. De plus, les enfants stimulés de façon optimale, c’est-à-dire à la fois explorateurs, mais respectueux de l’interdiction, étaient à 71 % des garçons. À l’inverse, les enfants ne prenant pas d’initiatives risquées étaient à 70 % des filles.
Pour les chercheurs, il va de soi que le père et la mère interviennent différemment dans l’éducation de leur enfant et que cette complémentarité profite à l’enfant. En stimulant l’exploration, la prise de risque contrôlée et la compétition, le père apporte quelque chose qui lui est propre. À leur avis, il faudrait aussi encourager les parents à moins surprotéger les filles afin qu’elles se sentent encouragées à donner davantage libre cours à leur besoin d’explorer.
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Les chercheurs ont observé que pour qu’un enfant prenne de l’assurance, le parent ne doit pas être trop près de lui, ni trop éloigné pour être à même d’intervenir rapidement en cas de danger. La distance idéale serait la longueur d’un bras. Ce rapport de distance s’est révélé statistiquement significatif chez les pères lors de l’étude. |
Claudia Morissette – Naitreetgrandir.net
D’après Forum, 29 mars 2010 et Medical News Today, 1er avril 2010.
1. Daniel Paquette et Marc Bigras, « The Risky Situation : a procedure for assessing the father-child activation relationship », Early Child Development and Care, 180, janv-févr., 2010, 180, p. 33-50