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24 février 2009 – Jugeant que le documentaire Silence, on vaccine véhicule une « vision mensongère et dangereuse de la vaccination », 14 spécialistes des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine veulent clore le débat entourant la sécurité des vaccins destinés aux enfants.
Diffusé depuis la fin de janvier 2009, le documentaire réalisé par Lina Moreco remet en question l’innocuité des vaccins destinés aux enfants, par les témoignages de familles dont un membre aurait été atteint d’une maladie grave (autisme, sclérose en plaques, encéphalite, etc.) après avoir été vacciné.
D’après les 14 médecins et infirmiers qui cosignent une lettre sur le site de l’Hôpital Sainte-Justine1, le documentaire réalisé par Lina Moreco serait « malhonnête et clairement antivaccinal », et ne reposerait sur « aucune réalité scientifique ».
« Aucun lien avec l’autisme »
Loin de nier que les vaccins puissent produire des effets indésirables, ils insistent au contraire pour souligner que ceux-ci sont connus et documentés, et que les réactions adverses graves sont rares.
Mais en ce qui a trait à l’autisme, ils sont catégoriques : « Les connaissances médicales actuelles rejettent l’idée que le vaccin RRO (rougeole-rubéole-oreillon) puisse causer l’autisme », écrivent-ils.
Selon eux, les études démontrent que l’autisme n’est pas plus fréquent chez les enfants vaccinés contre le RRO que chez ceux n’ayant pas reçu le vaccin.
Plus encore, ils s’appuient sur différents comités d’experts internationaux pour affirmer qu’il n’existe d’ailleurs aucun lien entre le vaccin RRO et d’autres maladies comme les troubles envahissants du développement ou des maladies inflammatoires de l’intestin, tel que le sous-entend le documentaire de Lina Moreco.
« Il est navrant qu’aucune de ces évidences (sic) scientifiques n’ait été évoquée dans le film, ne laissant place qu’à un message alarmiste utilisant des tragédies familiales », déplorent-ils.
Un film aux « conséquences néfastes »
Par leur lettre, les 14 cosignataires ne voulaient pas seulement « rectifier les faits ». Ils veulent aussi atténuer les craintes que le documentaire Silence, on vaccine pourrait soulever à l’égard de la vaccination des enfants2.
« Semer la peur peut avoir des conséquences très graves, affirment-ils. La Grande-Bretagne vit actuellement une épidémie de rougeole à la suite d’un mouvement antivaccinal créé par un groupe qui véhicule des croyances sans fondement scientifique ».
Sans donner de détails précis, ils soulignent que « de nombreux enfants ont été hospitalisés et certains d’entre eux sont morts, faute d’avoir été vaccinés contre cette maladie ». Ils soutiennent que la Suède et le Japon ont connu un épisode semblable avec la coqueluche.
Jugeant que « tous ne sont pas égaux face aux connaissances scientifiques et à leur interprétation », ces spécialistes du CHU Saint-Justine implorent les parents de faire acte de foi.
« Les parents et la population doivent continuer à faire confiance aux professionnels de la santé qui sont au coeur de l’action, concluent-ils. Il faut rejeter collectivement la sempiternelle théorie du complot. »
Martin LaSalle – PasseportSanté.net
1. Tapiéro B, et al, La vaccination: le débat est clos, lettre ouverte diffusée par le CHU Sainte-Justine le 13 février 2009.
2. Pour visiter le site Internet du documentaire Silence, on vaccine, cliquez ici [consulté le 23 février 2009].
Pour en savoir plus, lisez le dossier de PasseportSanté.net : Vaccination : Idées et débats actuels.