Je me suis reconnue dans plusieurs témoignages de notre dossier Ce que j’aurais voulu savoir avant de devenir parent. Je me souviens encore des pleurs intenses de mon bébé, de mon début d’allaitement difficile, du temps que je n’avais plus, de mon extrême fatigue…
Mais je me souviens aussi de la présence rassurante de mon conjoint, qui prenait le relais les soirs et les fins de semaine, de la bienveillance de ma médecin, de l’aide de ma mère, de l’écoute de mes amies et de la gentillesse du personnel de la clinique d’allaitement.
Bref, le fameux village dont on parle si souvent, je l’avais. Et grâce à lui, j’ai pu vivre un congé parental plutôt serein. Ce réseau a sans doute protégé ma santé mentale puisque manquer de soutien est l’une des causes de la dépression post-partum. Il n’existe toutefois pas de cause unique à la dépression post-partum. On peut donc en souffrir même en ayant du soutien.
Près de la moitié des cas de dépression maternelle ne seraient pas dépistés ou traités.
Heureusement, la dépression maternelle est un sujet moins tabou qu’avant. Les professionnels de la santé y sont plus sensibles et il existe maintenant des programmes comme Toi, Moi, Bébé et Grande Ourse, axés sur le bien‑être des nouveaux parents.
Cependant, la dépression paternelle, quant à elle, reste encore dans l’ombre. Elle est moins dépistée parce que les pères parlent peu de leur détresse, et parce que l’attention est souvent davantage portée sur la santé mentale des mères.
Or, plus la dépression est détectée tôt, plus il sera facile d’en guérir. Que l’on soit mère ou père, le plus important est donc de ne pas attendre pour parler à un professionnel de la santé lorsqu’on ne va pas bien.
N’oubliez pas : vous n’êtes pas seuls.
Julie Fortier
Rédactrice en chef