Quand j’étais jeune, je passais des heures et des
heures à lancer la balle au mur. Je me souviens
même d’avoir cassé la fenêtre de la cuisine (pardon,
papa et maman!). Même si, comme moi, de
nombreuses filles adorent la balle, l’expression
« lancer comme une fille » est encore aujourd’hui
synonyme de faiblesse, voire de ridicule, dans
l’imaginaire collectif.
J’ai donc trouvé fascinant d’entendre, à la radio,
la neuroscientifique Sonia Lupien parler d’une
étude qui abordait justement la question du
« lancer comme une fille ». Saviez-vous que
lorsqu’on demande aux petites filles et aux
petits garçons de lancer avec leur main non
dominante, ils lancent avec la même force?
Autrement dit, sans entraînement, les enfants
sont physiquement égaux.
Non, les petits garçons ne naissent pas avec le gène
de « lancer une balle »! C’est à force de s’exercer et
de se faire encourager que certains deviennent
meilleurs que les filles. Cette prétendue faiblesse
des filles est donc une construction sociale qui n’a
rien à voir avec la force physique innée.
Ce qui est inné chez les enfants, toutefois, c’est le
besoin de bouger. C’est naturel pour eux. Rien ne
les rend plus heureux que courir, sauter ou aller
au parc. Le jeu est d’ailleurs le moyen idéal pour
permettre à votre enfant de faire de l’activité
physique. Mais être actif, ça veut dire quoi pour
un bébé de 12 mois? Et pour un enfant de 3 ans?
Quels types de jeux proposer à votre enfant et
combien de temps y consacrer? C’est le sujet de
notre dossier du mois (p. 6). Et petit conseil,
attention à vos fenêtres, car c’est vers 3 ans qu’un
enfant commence à lancer la balle!

Geneviève Doray
Directrice Naître et grandir
Il est nécessaire qu’un tout-petit fasse
de l’exercice chaque jour; les filles
autant que les garçons!