« Il m’aide à faire le ménage »,
« Tu es chanceuse d’avoir un chum
qui t’aide » ou bien « Pourquoi tu ne
me l’as pas demandé? »
Ces phrases, qu’on entend toujours
aujourd’hui, prouvent que certains
stéréotypes persistent, même si les
mentalités changent. On considère
encore trop souvent que la femme
est responsable des tâches ménagères
et de l’organisation familiale, tandis
que l’homme est là pour aider.
En 2017, dans sa bande dessinée
Fallait demander, la Française Emma
a mis des images et des mots sur
cette réalité que bien des femmes
vivent : le poids de la charge mentale,
qualifiée aussi de travail invisible.
Même si ce concept existait depuis
les années 1980, il était peu connu.
Selon Statistique Canada, encore aujourd’hui, les femmes se sentent plus pressées par le temps que les hommes.
Il est vrai que les choses changent,
particulièrement au Québec où les
nouveaux pères sont de plus en plus
engagés et impliqués. Malgré tout,
le temps que les femmes consacrent
aux tâches ménagères et aux soins
des enfants ne bouge à peu près pas
au fil des ans.
Parvenir à un partage plus
équitable des responsabilités
familiales, ce n’est toutefois pas
que l’affaire des parents. C’est
aussi un enjeu de société. Par
exemple, une mesure comme le
partage du congé parental
permet une meilleure répartition
des tâches et de la charge
mentale. D’autres mesures de
conciliation famille-travail
peuvent aussi être bénéfiques,
à condition que les pères se
sentent encouragés à les utiliser.
Malheureusement, dans certains
milieux de travail, c’est encore
mal vu.
À la maison, il n’y a pas de
recette miracle. Mais une chose
est sûre : la communication est
essentielle. Vous trouverez
d’ailleurs dans notre dossier
(p.14) plusieurs conseils pour
parvenir à un partage
plus équitable entre vous et
votre partenaire. Un dossier
à lire même si vous pensez
que le partage est égalitaire
chez vous, car il y a toujours
place à l’amélioration!

Julie Fortier
Rédactrice en chef