Cet hiver, j’ai observé un enfant d’environ 3 ans monter une colline, seul, dans un grand parc de Montréal. Son père était au pied de la colline, loin derrière, mais attentif. Ce qui m’a frappée, c’est que jamais le petit garçon ne s’est retourné. Visiblement, il était en confiance et trop occupé à monter cette grosse montagne !
Un danger est une menace que l’enfant ne voit pas. Un risque, c’est un défi que l’enfant perçoit et qu’il décide de relever ou non.
Aurais-je été capable de laisser mes enfants faire la même chose à cet âge ? Je ne pense pas… Et pourtant, en laissant son enfant explorer et expérimenter librement, son père l’encourageait à développer son autonomie, son estime de lui et son sentiment de compétence.
Constatant que la tendance était plutôt à la surprotection des enfants ces dernières années, les pédiatres canadiens ont publié une recommandation en 2024. Leur message : encourager davantage les enfants à jouer librement dehors et, surtout, les laisser prendre des risques pour le bien de leur santé physique et mentale. Le jeu risqué permettrait, entre autres, de développer les habiletés physiques des tout-petits et d’améliorer leur estime de soi.
Il est bien sûr essentiel de veiller à la sécurité de son enfant. Toutefois, lorsqu’on a tendance à s’inquiéter très facilement, les spécialistes recommandent de faire la différence entre un risque et un danger réel, d’observer son enfant plutôt que d’intervenir, et de lui faire confiance lorsqu’il teste ses limites. Il faut aussi accepter qu’il se salisse, qu’il tombe ou même qu’il se fasse mal de temps en temps.
La clé est d’y aller graduellement en vous éloignant peu à peu et en intervenant de moins en moins. Rappelez-vous aussi qu’en laissant votre enfant vivre des expériences variées, vous l’aidez à explorer ses capacités et à bâtir sa confiance. Et ça, c’est un cadeau précieux !
Julie Fortier
Rédactrice en chef