Les casse-têtes

Les casse-têtes
Les casse-têtes développent plusieurs habiletés chez l’enfant. Comment choisir le bon casse-tête?


Les casse-têtes sont des jeux de patience très appréciés des enfants qui stimulent plusieurs aspects de leur développement.

Les bienfaits des casse-têtes

Lorsqu’il fait des casse-têtes, un enfant développe :

  • sa vision d’ensemble, car il doit prendre conscience que chaque pièce du casse-tête, même si elle n’est pas encore placée, fait partie d’un ensemble plus grand;
  • son organisation lorsqu’il dispose les pièces sur la table d’une manière à bien les voir et à les distinguer. Pour les casse-têtes comprenant beaucoup de pièces, l’enfant doit aussi séparer les pièces par catégorie (ex. : pièces de contour et pièces de centre);
  • sa résolution de problème, car un casse-tête se construit par essais et erreurs ainsi qu’avec des stratégies (ex. : débuter par le contour);
  • sa concentration, car il doit garder son attention sur la tâche à faire;
  • sa perception des couleurs et des formes;
  • sa perception de l’espace, car il fait des liens entre la forme des pièces et les emplacements où il peut les poser;
  • sa coordination oeil-main, car lorsqu’il saisit une pièce, il doit la diriger et la déposer à l’endroit approprié;
  • sa motricité fine, car il doit tenir et manipuler les pièces pour les placer selon la bonne orientation;
  • sa mémoire à court terme lorsqu’il évite de replacer les mêmes pièces au même endroit ainsi que sa mémoire à long terme quand il refait plusieurs fois le même casse-tête et qu’il essaie de se souvenir où placer les pièces;
  • sa persévérance, lorsqu’il ne trouve pas où placer la pièce du premier coup;
  • sa confiance en lui, car il ressent beaucoup de fierté lorsque le casse-tête est terminé, surtout s’il l’a fait seul;
  • ses habiletés sociales, car il doit communiquer et partager s’il réalise le casse-tête avec d’autres ou il peut devoir demander de l’aide s’il l’assemble seul;
  • sa tolérance à la frustration lorsqu’une pièce est difficile à trouver ou est manquante au moment de terminer le casse-tête;
  • sa capacité à s’apaiser, en choisissant de faire un casse-tête s’il a parfois tendance à se sentir surexcité ou anxieux.

Choisir des casse-têtes appropriés

Comme pour les autres jouets, mieux vaut éviter de choisir un casse-tête trop complexe en pensant que l’enfant est en avance sur les autres. C’est en effet le meilleur moyen de lui faire perdre l’intérêt pour cette activité.

Si le casse-tête est adapté à ses capacités, l’enfant prendra plaisir à le faire. En grandissant, il pourra réaliser des casse-têtes plus complexes.

Le niveau de difficulté d’un casse-tête n’est pas toujours facile à déterminer, car il ne dépend pas seulement du nombre de pièces. D’autres caractéristiques sont aussi à prendre en compte, comme :

  • le type de casse-tête (modèle à encastrement avec ou sans tige, ou modèle à assembler);
  • la présence ou non d’un cadre dans lequel les pièces doivent être placées;
  • la taille des pièces;
  • la taille du casse-tête une fois complété;
  • la forme des pièces;
  • le contraste des couleurs et les détails de l’image;
  • l’épaisseur des pièces, le matériau dans lequel elles ont été taillées (ex. : mousse, bois, carton) et leur qualité, qui peuvent avoir une influence sur la facilité d’assemblage.
Les indications d’âge sur les boîtes de casse-tête ne sont pas toujours fiables. Elles tiennent compte surtout de facteurs liés à la sécurité (grosseur des pièces) et au marketing (élargissement des tranches d’âge).

Indications selon l’âge

La capacité d’un enfant à résoudre un casse-tête dépend principalement de ses compétences et de son expérience, et non de son âge. Les indications d’âge mentionnées ci-après montrent le nombre de pièces que la plupart des enfants peuvent assembler à cet âge. Un enfant qui fait souvent des casse-têtes peut être capable d’en faire avec plus de pièces.

Avant 2 ans

Le tout-petit tente, par essais et erreurs, d’associer une forme simple (carré, triangle, cercle) à l’emplacement qui lui est destiné dans un contenant ou un cube de tri, par exemple. Il peut aussi faire des casse-têtes à encastrement, car la tige fixée aux pièces en bois facilite la manipulation. L’enfant exerce alors ses capacités d’association en cherchant l’espace où chaque pièce s’insère.

De 2 à 3 ans

L’enfant s’intéresse aux casse-têtes à assembler comportant au moins 4 pièces qui reproduisent une image simple dont le thème est familier à l’enfant (ex. : les animaux de la ferme, le zoo, etc.). Mieux vaut privilégier les casse-têtes avec des pièces plus grosses et épaisses afin de faciliter leur manipulation. Les casse-têtes en bois sont une bonne option si le tout-petit a encore tendance à mettre les choses dans sa bouche.

De 3 à 4 ans

À 3 ans, le tout-petit procède moins par essais et erreurs. Avec la pratique, il observe davantage la forme et les couleurs de chacune des pièces pour les associer correctement. Il peut faire un casse-tête de 6 à 10 pièces. S’il fait souvent des casse-têtes, le nombre de pièces peut être plus élevé.

Les casse-têtes composés de grandes pièces et fabriqués d’un matériau durable conviennent très bien aux enfants de cet âge. Le casse-tête en carton avec un cadre remplace le casse-tête de bois. Opter pour un thème en lien avec les préférences de l’enfant lui donnera envie de le compléter.

De 4 à 5 ans

À cet âge, l’enfant peut en général faire des casse-têtes de 10 à 15 pièces. S’il en fait depuis longtemps, il peut réaliser des casse-têtes qui comptent plus de pièces et qui présentent des images comportant davantage de détails.

Vers 5 à 6 ans

L’enfant de cet âge maîtrise mieux cette activité. Il peut faire des casse-têtes comprenant de 15 à 20 pièces dont l’illustration est plus complexe. L’encourager à bien regarder l’image sur la boîte pour analyser les différentes pièces et lui apprendre des stratégies (ex. : trier les pièces et débuter par le contour) est une bonne façon de l’aider.

Vers 7 à 8 ans

À cet âge, l’enfant fait moins souvent de casse-têtes, car d’autres activités peuvent occuper son temps. Lorsqu’il décide d’en faire, il pourrait être capable de faire un casse-tête comprenant de 50 à 250 pièces. Pour le stimuler et l’aider à développer sa patience, le casse-tête peut être fait sur un plateau. L’enfant peut ainsi ranger le casse-tête et le poursuivre plus tard s’il n’a pas le temps ni l’attention pour le compléter en une seule fois.

Si son intérêt pour les casse-têtes a diminué, ce peut être parce qu’il a plus de difficulté à analyser l’image ou à rester concentré assez longtemps pour constater que son casse-tête avance bien. Faire le casse-tête en famille rend l’activité plus interactive et peut l’aider à persévérer.

Ces indicateurs d’âges font référence principalement au développement de la perception visuelle, soit à la capacité d’analyse visuelle de la forme ou de l’image. De manière générale, s’il y a plus de pièces, elles sont plus petites et plus difficiles à distinguer les unes des autres. Pour cette raison, un enfant présentant des difficultés d’attention ou de motricité fine pourrait ne pas correspondre aux indicateurs mentionnés cidessus même si sa perception visuelle est bien développée.

Comment aider votre enfant?

L’habileté d’un enfant à faire des casse-têtes ne dépend pas seulement de son âge, mais aussi du temps qu’il a passé à s’y exercer.

Lorsqu’il ouvre la boîte d’un casse-tête en carton, votre enfant est peut-être porté à renverser toutes les pièces sur la table. Pour l’aider à trouver où mettre les morceaux, enseignez-lui quelques stratégies simples.

  • Encouragez votre enfant à placer sur la table chacune des pièces du casse-tête face vers le haut, pour bien les voir.
  • Invitez votre tout-petit à toucher la forme des pièces et à les séparer par catégorie : les pièces sans côté droit, celles avec un côté droit et celles avec deux côtés droits.
  • Conseillez-lui d’analyser l’image du casse-tête en la décrivant. Par exemple : il y a une grenouille verte avec des petits pois jaunes assise sur un nénuphar blanc sur un lac brun avec un ciel bleu et des nuages.
  • Expliquez-lui que les pièces ayant deux côtés droits représentent les coins du casse-tête, que celles qui ont un seul côté droit forment le contour et, enfin, que les pièces sans côté droit vont au centre du casse-tête.
  • Montrez-lui où placer les 4 coins devant lui pour le guider sur la taille et la forme qu’aura le casse-tête une fois terminé.
  • Suggérez-lui d’observer les couleurs des pièces et de tenter de reconnaître à quoi elles pourraient se rattacher, en l’aidant au besoin. Vous pouvez par exemple dire : « Penses-tu que la partie verte sur cette pièce pourrait être un bout de la grenouille? » Proposez-lui aussi de regrouper les pièces de même couleur.

Comment maintenir l’intérêt de votre enfant pour ses casse-têtes?

Lorsque votre enfant réussit facilement les casse-têtes qu’il a déjà faits et semble s’en désintéresser, vous pouvez ajouter de petits défis pour rendre le jeu plus complexe. Pour prolonger l’utilisation d’un casse-tête à encastrer dont les pièces représentent chacune un objet en soi (ex. : auto, avion, chien, chat…), vous pouvez :

  • placer avec votre tout-petit toutes les pièces face contre table et lui demander ensuite de reconnaître chacune d’elles, par exemple : « Crois-tu que cette pièce représente le train ou le bateau? »;
  • créer une histoire avec les pièces du casse-tête, par exemple : le chien prend sa voiture pour aller visiter le chat;
  • placer les pièces du casse-tête dans un contenant et demander à votre enfant d’en prendre une sans la regarder. En la manipulant, l’enfant doit reconnaître la pièce qu’il a en main. Demandez-lui : « Que touches-tu? Le bateau ou le train? » Pour augmenter le plaisir, participez au jeu et essayez de deviner ce que vous touchez. Ce sera encore plus drôle si vous prenez l’avion pour l’auto.

Avec n’importe quel type de casse-tête, vous pouvez :

  • faire une partie de « cache-tête » avant de faire le casse-tête. Cachez les morceaux de casse-tête dans la pièce et demandez à votre enfant de les retrouver afin de pouvoir les assembler;
  • faire une autre activité en même temps, comme une activité qui permet à votre enfant de bouger. Placez les pièces d’un côté du salon et le casse-tête à construire de l’autre. Proposez à votre enfant d’aller chercher une pièce en se déplaçant comme un canard, par exemple;
  • changer de position et faire le casse-tête couché à plat ventre au sol ou en position à genou devant une chaise plutôt qu’assis devant la table.

Fabriquez un casse-tête pour votre enfant

N’hésitez pas à créer vos propres casse-têtes à partir de photos plastifiées montrant les personnes que votre enfant connaît bien (ex. : famille, amis, personnel du milieu de garde), votre animal de compagnie ou même ses jouets préférés. Pour fabriquer un casse-tête qui fera découvrir les chiffres à votre tout-petit, consultez notre fiche Casse-tête chiffré.

À retenir

  • Les casse-têtes développent de nombreuses habiletés chez les enfants, tout en étant amusants.
  • Il est important de choisir un casse-tête adapté aux capacités de votre enfant afin de le stimuler sans le décourager.
  • Le nombre de pièces n’est pas le seul facteur qui détermine la difficulté d’un casse-tête.
Naître et grandir

Révision scientifique : Josiane Caron Santha, ergothérapeute
Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Septembre 2024

Photos : 123rf.com/Pavla Zakova et GettyImages/FatCamera

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • BEERY, Keith E. et autres. Beery-Bucktenica Developmental Test of Visual-Motor Integration. 6e éd., Toronto, Pearson, 2010.
  • DOHERTY, Martin J. et autres. « Piecing Together the Puzzle of Pictorial Representation: How Jigsaw Puzzles Index Metacognitive Development », Child Development, vol. 92, no 1, 2020, p. 205-221. srcd.onlinelibrary.wiley.com
  • FERLAND, Francine. Le développement de l’enfant au quotidien de 0 à 6 ans. 2e éd., Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 264 p.

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