L’enfant rêveur ou souvent dans la lune est plus distrait que les autres enfants, mais il ne faut pas s’inquiéter pour autant! Comment l’aider?
L’enfant rêveur ou souvent dans la lune peut avoir une imagination débordante, perdre plus facilement ses choses, être plutôt discret, être plus tranquille ou se tenir un peu plus à l’écart des autres enfants. Ces traits de caractère n’ont toutefois rien d’inquiétant. Il faut juste s’assurer que sa tendance à se laisser distraire ne nuit pas à son fonctionnement quotidien, à ses apprentissages et à sa socialisation.
La capacité d’attention des enfants d’âge scolaire
Le développement de la capacité d’attention d’un enfant dépend beaucoup de la maturité de son cerveau. Il est donc tout à fait normal qu’un enfant d’âge scolaire ne soit pas toujours en mesure d’être attentif.
Les différentes formes d’attention ont toutes un rôle important à jouer dans les apprentissages.
L’attention est une fonction cognitive qui renvoie à trois capacités :
-
être alerte à ce qui se passe autour de soi;
-
maintenir son attention pour une durée déterminée en fonction de son âge;
-
être capable de se concentrer sur une tâche malgré la présence de distractions ou de partager son attention sur plusieurs choses en même temps.
Pour être attentif, un enfant doit être en mesure d’interpréter ce que ses sens, comme la vue et l’ouïe, lui transmettent comme informations. Cette habileté s’améliore au fil du temps.
Par exemple, l’attention soutenue, soit la capacité à maintenir son attention pendant de nombreuses minutes, ne serait complètement développée qu’autour de l’âge de 12 ans. Il en serait de même pour l’attention sélective, soit la capacité de trier les informations réellement pertinentes à la tâche.
Les causes de l’inattention
L’inattention est une difficulté à bloquer les pensées qui surgissent ou les distractions de l’environnement. Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’inattention chez un enfant rêveur ou souvent dans la lune. Le stress, l’anxiété, l’ennui, la tristesse et le manque de sommeil ou de motivation en sont quelques-uns.
Un enfant peut aussi sembler dans la lune lorsqu’il doit accomplir une tâche trop difficile pour lui. Dans ce cas, le problème est qu’il n’a tout simplement pas encore développé les compétences nécessaires pour faire ce qui lui est demandé.
Si vous remarquez que l’inattention devient plus marquée ou apparaît subitement chez votre enfant, n’hésitez pas à discuter avec lui ou à consulter un professionnel de la santé pour en déterminer la cause.
Favoriser la concentration et l’organisation d’un enfant rêveur ou souvent dans la lune
S’il est un rêveur, votre enfant peut se laisser facilement distraire en classe, lors de la période de devoirs ou dans ses activités quotidiennes. Ces distractions pourraient nuire à ses apprentissages si elles sont très fréquentes. Mettre en place des stratégies qui favorisent sa concentration et son organisation est donc important.
Stratégies favorisant la concentration
- Utilisez une minuterie (ex. : sablier ou horloge visuelle comme le time-timer) pour l’aider à se situer dans le temps et à organiser les tâches à accomplir.
- Assurez-vous que votre enfant fait ses devoirs dans un endroit calme où il ne sera pas dérangé. Limitez aussi les objets auxquels il a accès durant ses devoirs.
- Privilégiez plusieurs petites périodes d’étude plutôt qu’une période très longue. Pour certains enfants, faire les devoirs les matins de fin de semaine est un bon moyen de maximiser la concentration.
Encouragez votre enfant à socialiser avec les autres si vous sentez que son isolement nuit à son développement social.
- Expliquez à votre enfant qu’il y a un moment pour toute chose. Quand c’est le moment de se concentrer sur un devoir, aidez-le à rester dans le « présent », plutôt qu’à s’évader dans son imaginaire. Pour ce faire, posez-lui des questions et demandez-lui de vous expliquer ce qu’il fait.
- Initiez votre enfant à la pleine conscience pour l’aider à se centrer sur le moment présent à l’aide de ses sens. Par exemple, invitez-le à écouter le son des oiseaux, à sentir l’odeur de la nature lors d’une marche en forêt ou à sentir le fruit qu’il s’apprête à manger. Le yoga pourrait aussi être bénéfique. En effet, des études ont démontré les effets positifs du yoga chez les enfants, notamment sur le plan de l’attention.
- Lorsque votre enfant est attentif durant ses devoirs ou une autre tâche, faites-le-lui remarquer. Il est important qu’il prenne conscience de sa capacité à être attentif.
- Assurez-vous que votre enfant dort assez, mange des aliments nutritifs et fait régulièrement de l’activité physique. Une bonne hygiène de vie est essentielle pour qu’il soit réceptif aux apprentissages.
- Discutez avec son enseignante ou enseignant pour trouver des façons d’aider votre enfant à rester concentré en classe. Par exemple, s’asseoir au premier rang ou avoir moins d’objets sur son pupitre pourrait l’aider à être plus attentif. Son enseignante ou son enseignant pourrait aussi convenir avec votre enfant d’un signe discret qu’elle ou il pourrait faire pour ramener discrètement son attention sur la tâche.
Stratégies favorisant l’organisation
- Aidez votre enfant à s’organiser. Pour que son imaginaire se transforme en un projet concret, votre enfant a besoin de visualiser le résultat et les étapes d’un projet. L’habitude de s’organiser lui servira aussi dans son quotidien et dans toutes les matières scolaires.
- Laissez-lui des instructions écrites ou des pictogrammes, selon ses capacités, pour les routines. Au fur et à mesure qu’il apprend à lire, il vous sera plus facile de l’aider en écrivant les directives pour ses devoirs ou ses tâches. Cela l’aidera à suivre son horaire, à diminuer les répétitions et à gagner en autonomie.
- Prévoyez des pauses lors de la période des devoirs, par exemple après 5 ou 10 minutes de travail. L’activité réalisée durant la pause devrait avoir un début et une fin pour en limiter la durée (ex. : manger une collation, aller à la toilette et boire un verre d’eau).
Est-ce un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité?S’il est associé à d’autres symptômes qui sont persistants dans le temps, un manque de concentration peut parfois indiquer un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Il faut toutefois faire preuve de prudence avant d’en arriver à cette conclusion, car l’inattention peut être causée par plusieurs autres facteurs comme le stress, l’anxiété, la tristesse, le manque de sommeil, etc. Il ne faut pas oublier que le cerveau de votre enfant est loin d’être à pleine maturité. Il est donc normal qu’un enfant de cet âge ne soit pas en mesure de se concentrer sur des tâches pendant une longue période. Le TDA/H est un trouble neurodéveloppemental qui a été très médiatisé dans les dernières années. Sa prévalence est d’ailleurs plus élevée chez les jeunes Québécois que la moyenne mondiale, qui oscille entre 5 et 7 %. Il est donc essentiel de ne pas interpréter faussement des manifestations s’apparentant à celles d’un TDA/H sans une évaluation rigoureuse. Si vous avez un doute à ce sujet, consultez un médecin ou un psychologue. Ces professionnels seront en mesure de trouver les causes de l’inattention de votre enfant et de vous diriger vers les bonnes ressources. Pour en savoir plus, consultez notre fiche sur le TDA/H. |
À retenir
-
Il existe diverses formes d’attention qui sont impliquées dans le processus d’apprentissage et dont la maturation varie en fonction de l’âge des enfants.
-
Le cerveau de votre enfant est encore immature, il est normal qu’il soit distrait à l’occasion.
-
Il est important d’explorer d’autres pistes (ex. : tristesse, anxiété, inquiétudes, etc.) si votre enfant devient subitement plus dans la lune ou en retrait.
| Révision scientifique : Ariane Leroux-Boudreault, psychologue
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Novembre 2023
|
Photo : GettyImages/ilkercelik
Ressources et références
Note : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.
-
ABOUT KIDS HEALTH. Attention deficit hyperactivity disorder: Overview. 2017. aboutkidshealth.ca
-
ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES NEUROPSYCHOLOGUES. Les fonctions cognitives. aqnp.ca
-
CARON SANTHA, Josiane. Expert en concentration. Québec, Éditions Midi trente, 2015, affiche.
-
FOX, Janet S. Champion de l’organisation. Québec, Éditions Midi trente, 2013, 112 p.
-
HAMMARRENGER, Benoit. 10 questions sur… le TDAH chez l’enfant et l’adolescent. Québec, Éditions Midi trente, 2018, 136 p.
-
HAMMARRENGER, Benoît. TDAH. aqnp.ca
-
LUSSIER, Francine et autres. Neuropsychologie de l’enfant et de l’adolescent : troubles développementaux et de l’apprentissage. 3e éd., Malakoff, Dunod, 2018, 816 p.
-
PARENT, Véronique et Chaïma MENECEUR. De nouvelles perspectives pour mieux vivre avec le TDAH. 2023. ordrepsy.qc.ca
-
SAUVÉ, Colette. Apprivoiser l’hyperactivité et le déficit de l’attention. 2e éd., Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, coll. « Parlons Parents », 2018, 152 p.
-
TDAH. attentiondeficit-info.com
-
VINCENT, Annick. Mon cerveau a besoin de lunettes : le TDAH expliqué aux enfants. 4e éd., Montréal, Éditions de l’Homme, 2022, 64 p.
Livres pour enfants -
GRAVEL, Élise. Ollie : un livre sur la pleine conscience. Markham, Scholastic, 2021, 32 p.
-
MARLEAU, Brigitte. Hou! Hou! Simon! Boisbriand, Éditions Boomerang, 2012, 24 p.
-
REYNOLDS, Peter. Joyeux rêveur. Markham, Scholastic, 2017, 32 p.
-
VIGG. Ma maison-tête. Montréal, Éditions Fonfon. 2022, 76 p.
|