L'équité entre frères et soeurs

L'équité entre frères et soeurs
« C’est pas juste! » est un classique lorsqu’on a plus d’un enfant. Comment être équitable avec tous?



Dans les familles de plus d’un enfant, le problème de l’équité se pose souvent : calcul des dépenses, du temps accordé, de l’attention donnée, etc. Malgré tous les efforts, il y a toujours un enfant qui dira : « C’est pas juste! » Au lieu d’éviter la jalousie, l’égalité semble faire augmenter la rivalité entre frères et sœurs.

Le besoin de se sentir unique

Même s’il reçoit la même attention, le même nombre de cadeaux, etc. que ses frères et soeurs, un enfant peut ressentir une injustice. Pour être juste envers vos enfants, vous n’avez pas à calculer ce que vous leur donnez. Vous devez plutôt agir en fonction des besoins particuliers de chacun, par exemple : « Ton frère a besoin de moi pour faire son bricolage. Quand j’aurai fini, tu me diras ce que tu as le goût de faire avec moi. »

Chacun de vos enfants a besoin de sentir qu’il est spécial pour vous, que vous acceptez son individualité et ses différences. En reconnaissant leurs caractéristiques individuelles, vous répondez à leur besoin de se sentir unique. Vous les aidez ainsi à accepter un traitement différent pour chacun.

Comment être juste et équitable envers vos enfants?

  • Donnez la chance à chacun de vos enfants de se sentir spécial à vos yeux.
  • Reconnaissez les forces, les habiletés et les caractéristiques de chacun de vos enfants et valorisez leur individualité. Si vous tentez de comparer vos enfants, vous risquez d’alimenter la compétition et la rivalité entre eux.
  • Acceptez votre enfant tel qu’il est. Faites-lui savoir que c’est ainsi que vous l’aimez, avec ses forces et ses faiblesses.
  • Si un de vos enfants vous demande lequel vous préférez ou dit que vous préférez son frère ou sa soeur, c’est qu’il vit certaines insécurités. Vous pouvez le rassurer en lui disant que vous aimez chacun d’entre eux de manière différente parce qu’ils sont différents.
  • Partagez des moments seul à seul avec chacun de vos enfants. Ces moments, passés dans un contexte autre que la routine, sont d’ailleurs l’occasion pour vous de développer une plus grande complicité avec chacun d’entre eux.
  • Évitez de faire porter à l’aîné le poids de l’enfant modèle, car s’il doit toujours montrer l’exemple, il pourrait développer du ressentiment envers ses frères et soeurs plus jeunes.
  • Offrez un espace à chacun pour dormir, pour ranger ses jouets ou pour s’isoler. Même dans une chambre partagée, chaque enfant peut avoir son petit coin à lui, avec ses effets personnels, que l’autre respecte.
  • Permettez que chaque enfant ait des objets qui n’appartiennent qu’à lui (ex. : couverture, jouets, toutous) et qu’il ne soit pas obligé de les partager.
  • Ne prenez pas parti pour l’un ou l’autre de vos enfants. Prenez le temps d’entendre la version de chacun pour que chaque enfant se sente important lors d’une dispute avec son frère ou sa soeur. Un favoritisme trop évident pour un de vos enfants pourrait d’ailleurs nuire à l’entente entre frères et soeurs.
  • Favorisez l’entraide entre vos enfants. Sans donner trop de responsabilités à l’un ou à l’autre, incitez-les à se soutenir et à développer de l’empathie pour ce que vit leur frère ou leur soeur.
  • Mettez en place un horaire adapté à l’âge de chacun. L’aîné devrait pouvoir bénéficier de privilèges liés à son âge (ex. : se coucher 15 minutes plus tard).
  • N’essayez pas de faire les mêmes activités avec chacun de vos enfants. Fiez-vous aux désirs et aux besoins de chacun lors du choix d’activités ainsi qu’à ce que vous avez envie de partager avec chacun d’entre eux.
  • Lors d’un anniversaire, n’achetez pas un « cadeau de consolation » à celui qui n’est pas fêté. C’est la journée de celui dont c’est l’anniversaire. Apprendre à se réjouir des moments heureux que les autres vivent est aussi à la base d’une bonne harmonie entre frères et soeurs.
  • Favorisez les amitiés respectives. Chaque enfant a son groupe d’amis et ne devrait pas être forcé d’y inclure son frère ou sa soeur.

 

Premier, deuxième, troisième : qui a la meilleure place?
Rassurez-vous, chaque enfant trouve le bonheur à sa place. Il existe néanmoins des tendances que l’on peut anticiper, pour éviter les petits désagréments.
Le plus vieux
  • Il peut être victime de certaines erreurs attribuables à l’inexpérience de ses parents.
  • Il se voit confier certaines responsabilités, qui font naître en lui un sentiment de compétence et d’importance à l’égard de ses parents, sentiment qui durera jusqu’à l’âge adulte.
  • Il peut parfois porter le poids de l’enfant modèle, celui qui doit donner l’exemple.
L’enfant ou les enfants du milieu
  • Il peut se plaindre d’être toujours le deuxième et de n’être ni le petit chouchou ni le grand qui a droit à tout...
  • Si ses plaintes ne sont pas fondées, les parents ne doivent pas se sentir coupables. L’enfant du milieu verra alors qu’il est inutile de tenir ce discours. En fait, on remarque que la plupart de ces enfants développent le goût de la compétition.
  • Il est important de valoriser son rôle et sa place dans la famille : celui qui a une complicité de jeu avec le ou les enfants plus vieux et qui aide maman ou papa avec le plus jeune.
Le plus jeune
  • Il a l’avantage d’avoir plusieurs personnes qui lui apprennent énormément de choses.
  • Si on le traite en bébé, il pourrait se sentir dévalorisé. Mieux vaut le traiter en fonction de son âge.
  • Lorsqu’il grandit, lui donner, comme à tout autre enfant de la famille, de petites responsabilités à sa mesure. Il se sentira ainsi valorisé et comprendra l’importance de son rôle dans la famille.

 

À retenir

  • Pour être équitable, l’important est de répondre aux besoins particuliers de chacun de vos enfants.
  • Lorsque vous soulignez les caractéristiques individuelles de vos enfants, vous répondez à leur besoin de se sentir uniques.
  • Lorsqu’ils comprennent qu’ils sont uniques et qu’ils n’ont donc pas les mêmes besoins, vos enfants acceptent plus facilement un traitement différent pour chacun.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Solène Bourque, psychoéducatrice
Recherche et rédaction :
Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Juillet 2017

 

Photo : Shutterstock/Eva Vargyasi

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