Émotions difficiles: comment réagir?

Émotions difficiles: comment réagir?
Votre enfant est triste ou en colère? Voyez comment réagir à ses émotions plus difficiles.


Ce n’est pas toujours facile pour un parent de voir son enfant vivre des émotions comme la colère, la peur ou la tristesse. Il est toutefois important de toujours rester à l’écoute de ce qu’il ressent. Voici des conseils pour aider un enfant qui vit des émotions plus difficiles.

Pourquoi certains parents nient les émotions difficiles de leur enfant?

C’est toujours plaisant de voir son enfant rire et être heureux. À l’inverse, lorsqu’un enfant vit de la colère, de la peur ou de la peine, cela peut rendre certains parents mal à l’aise ou malheureux.

Ils peuvent alors être portés à nier sa détresse en disant des phrases comme : « Ce n’est pas si grave! », « Arrête de pleurer! » ou « Il n’y a pas de raison d’avoir peur! ». Or, lorsqu’un enfant vit des émotions négatives, il est important d’être à l’écoute et de ne pas minimiser ce qu’il vit.

Les émotions comme la peine, la colère et la peur ne sont pas de mauvaises émotions. Elles font partie de la gamme de toutes les émotions que l’on peut ressentir. C’est normal de vivre et d’exprimer ce genre d’émotions. C’est même un signe de bonne santé!

L’importance d’écouter un enfant qui vit une émotion difficile

Il est important de prendre toutes les émotions de votre enfant au sérieux. Il faut aussi lui apprendre à reconnaître ses émotions et à mettre des mots sur ce qu’il vit.

Si vous n’accordez pas d’importance à votre enfant lorsqu’il vit de la colère, de la peine ou de la peur, vous lui apprenez qu’il n’est pas souhaitable d’exprimer ces émotions. Votre enfant peut se sentir incompris. Il peut penser qu’il ne compte pas pour vous et développer une faible estime de lui-même.

De plus, si votre enfant n’a pas appris à reconnaître et à nommer ses émotions, il pourrait se mettre à les craindre. Par exemple, il pourrait se sentir débordé par ses émotions ou avoir l’impression que ce qu’il vit est trop fort. Il pourrait également se couper de ses émotions parce qu’il pense que ce n’est pas bien d’en vivre.

L’accumulation de peines, de colères et de frustrations pourrait aussi entraîner des problèmes de comportement, rendre votre enfant agressif et nuire à ses relations avec les autres. En effet, les émotions qui s’accumulent et qui ne sont pas exprimées causent des tensions et trouvent d’autres façons de ressortir.

Pour aider un enfant triste, inquiet ou en colère

Lorsque vous reconnaissez les émotions de votre enfant, peu importe leur nature, vous donnez de l’importance à ce qu’il vit. Votre enfant prend confiance en lui et il apprend à faire confiance aux autres. Cela contribue aussi à renforcer votre lien d’attachement.

À mesure qu’il grandit, votre enfant arrive de mieux en mieux à dire ce qu’il veut. Mais même si ses capacités à communiquer s’améliorent, il peut avoir encore du mal à exprimer ses émotions. Lorsque votre enfant a de la peine, qu’il est fâché ou qu’il a peur, il peut se mettre à pleurer, se montrer irritable ou bouder dans un coin.

Ce n’est pas pour faire le bébé, parce qu’il exagère ou parce qu’il veut votre attention. Généralement, c’est parce que votre enfant ne comprend pas l’émotion qui l’habite et qu’il ne sait pas comment l’exprimer.

Voici comment vous pouvez l’aider quand il vit une émotion difficile :

  • Restez calme à côté de votre enfant pour accueillir son émotion sans jugement. S’il est très en colère, très agité ou s’il pleure beaucoup, ce n’est pas le moment de parler. Vous pouvez le réconforter, lui faire un câlin et attendre qu’il se calme avant de lui demander ce qui se passe.
  • Aidez votre enfant à mettre des mots sur ses émotions. Dites par exemple : « Tu es fâché parce que ta soeur ne veut pas te prêter son toutou? » ou « Tu as de la peine parce que grand-maman est partie? ». Vous pouvez aussi lui poser des questions pour l’aider à mettre des mots sur ce qu’il ressent.
  • Rassurez-le en lui disant que ce qu’il ressent est normal et que vous comprenez pourquoi il est triste ou fâché. Il se sentira alors compris et réconforté.
  • Prenez le temps d’écouter votre enfant même si vous êtes pressé ou préoccupé et que vous souhaitez régler les choses rapidement. Un enfant qui se sent entendu et compris passera plus rapidement à autre chose.
  • Favorisez les discussions en famille sur les émotions. Par exemple, au souper, racontez des situations qui vous font de la peine ou qui vous mettent en colère. Demandez ensuite à votre enfant ce qui le rend triste ou joyeux. Votre enfant peut ainsi prendre l’habitude de parler de ce qu’il vit.
  • Donnez-lui des stratégies pour gérer ses émotions. Parlez-en avec lui alors qu’il est calme pour qu’il puisse s’en souvenir et les utiliser s’il devient très émotif. Vous pouvez lui montrer comment prendre une grande respiration et faire comme s’il soufflait sur une chandelle. Cela l’aidera à se calmer et à contrôler ses émotions.
Quand vous consolez votre enfant et que vous l’aidez à nommer ce qu’il ressent, vous lui montrez aussi qu’il est important pour vous.
  • Pensez à être un bon modèle. Lorsque vous éprouvez de la colère ou de la peine, dites à voix haute comment vous vous sentez. Dites par exemple : « Je suis triste parce que grand-papa est à l’hôpital. » Parlez aussi de ce que vous faites pour vous calmer : « Quand je suis triste, j’en parle à quelqu’un et ça me fait du bien. »
  • Reconnaissez-le si vous réagissez trop fortement à une émotion. Vous pouvez dire à votre enfant : « Je n’aurais pas dû claquer la porte. J’étais en colère, mais ce n’était pas la bonne façon de le montrer. » Dites ensuite ce que vous allez faire la prochaine fois. Cela montre à votre enfant qu’il peut apprendre et qu’il a droit à l’erreur.
  • Allez chercher l’aide d’un professionnel (ex. : psychologue, travailleur social) si vous avez du mal à gérer vos propres émotions. Cela va aussi vous donner des outils pour accompagner votre enfant.

Pour en savoir plus, consultez notre affiche Les émotions: votre rôle comme parent.

Faut-il lui cacher vos émotions?
Même si vous tentez de cacher vos émotions, votre enfant est comme une petite éponge. Il peut ressentir vos émotions malgré tout. Toutefois, comme il ne les comprend pas, cela peut le troubler ou le rendre anxieux. Mieux vaut lui dire quand vous avez de la peine ou quand vous êtes fâché. Il est préférable d’utiliser des mots adaptés à son âge et de répondre à ses questions sans donner de trop de détails.

À retenir

  • Il est important de prendre toutes les émotions de votre enfant au sérieux, même les difficiles comme la colère et la peine.
  • Lorsque votre enfant pleure, crie ou boude, c’est souvent parce qu’il ne sait pas comment exprimer ce qu’il vit.
  • Pour l’accompagner, aidez-le à parler de ses émotions, montrez-lui que vous le comprenez et pensez à être un bon modèle lorsque vous vivez de la peine ou de la colère.
Naître et grandir

Révision scientifique : Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue
Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Mai 2022

Photo : GettyImages/IPGGutenbergUKLtd

Ressources et références

Pour les parents

  • BERGHELLA, Nadia. Jouons avec les émotions : cartons psychoéducatifs pour comprendre et mieux vivre les émotions. Québec, Éditions Midi trente, 2011, 27 cartes.
  • BOURQUE, Solène. Les grandes émotions des tout-petits : comprendre et soutenir les apprentissages émotionnels chez les 2 à 6 ans. Éditions Midi trente, 2020, 139 p.
  • COUTURIER. Stéphanie. Aider son enfant à s’apaiser sans cris ni punitions. Éditions Marabout, 2022, 159 p.
  • FILLIOZAT, Isabelle. Au coeur des émotions de l’enfant. Marabout, 2013, 322 p.
  • FORTIER, Mélanie. Petits humains, grosses émotions : accueillir les sentiments et prévenir les débordements. Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2024, 200 p.
  • GUEGUEN, Catherine. Pour une enfance heureuse, repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau. Paris, Éditions Robert Laffont, 2014, 304 p.

Pour les enfants

  • BOURQUE, Solène. Mini loup vit un tourbillon d’émotions. Éditions Midi trente, 2017, 48 p.
  • CAIN, Janan. Tourbillon d’émotions. Éditions Scholastic, 2008, 32 p.
  • CHABOT, Claire. Collection « Zut de Flûte », Éditions Dominique et compagnie.
  • COUTURIER, Stéphanie. Ma bibliothèque des émotions (coffret de 6 livres). Éditions Grund, 2019.
  • DUFRESNE, Rhéa. Ma journée, mes humeurs. Montréal, Éditions de l’Isatis, 2013, 24 p.
  • GRAVEL, Elise. Comment ça va? Éditions Scholastic, 2016, 96 p.
  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. La colère de Fabien. Mammouth rose, juin 2020, 32 p.
  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. L’anxiété de Timothée. Guy Saint-Jean Éditeur, septembre 2022, 28 p.
  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. La peur de Mathis. Mammouth rose, juin 2020, 32 p.
  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. La tristesse de Mahée. Mammouth rose, juin 2020, 32 p.
  • LATULIPPE, Martine et Nathalie PARENT. Le deuil d’Olivia. Guy Saint-Jean Éditeur, septembre 2022, 28 p.
  • LLENAS, Anna. La couleur des émotions. Éditions Quatre Fleuves, 2017, 46 p.

 

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