Des solutions à 6 peurs courantes des enfants

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

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Comment rassurer votre enfant?

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

Par l’équipe de Naître et grandir

Lorsque votre enfant vous dit qu’il a peur, il faut le prendre au sérieux. Évitez de vous moquer de lui ou de le disputer, car la peur qu’il ressent est bien réelle, même si elle vous semble non fondée et sans importance. Par contre, ne réagissez pas trop et évitez de surprotéger votre tout-petit, car cela renforcerait sa peur.

Essayez plutôt de le rassurer calmement et de l’aider à mettre des mots sur ses émotions pour qu’il arrive à nommer ses peurs. Il est aussi important de ne pas le forcer à affronter ses peurs. Respectez son rythme.

Lorsque vous réconfortez votre enfant, vous l’aidez à se sentir en sécurité. Ce sentiment lui donne du courage pour surmonter ses peurs.

Lorsque vous le sentez prêt, mettez petit à petit votre enfant en contact avec ses craintes. Peu à peu, sa peur va diminuer et son sentiment de sécurité augmenter. Soulignez ses réussites pour l’encourager à affronter de nouveau ses peurs.

Voici d’autres conseils pour accompagner votre enfant, selon ce qui lui fait peur.

La peur du père Noël et des clowns

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

Ces personnages peuvent effrayer parce qu’ils sont impressionnants dans leur costume et que votre enfant ne sait pas toujours s’ils sont gentils. Comment l’aider?

  • Préparez votre enfant à voir ces personnages.
    Expliquez-lui, par exemple, que le père Noël est gentil et que les enfants vont s’asseoir sur ses genoux s’ils le veulent. Montrez des livres ou des images à votre tout-petit afin de rendre ce personnage plus familier pour lui.
  • Ne le forcez pas à aller voir le père Noël, un clown ou une mascotte.
    Regardez-les de loin pour permettre à votre enfant d’apprivoiser ces personnages.
  • Ne mettez pas votre enfant apeuré dans les bras d’un père Noël ou d’un clown, même le temps d’une photo. Tenez plutôt votre enfant dans vos bras et approchez-vous sans imposer de contact physique.
  • Assoyez-vous sur les genoux du père Noël.
    Pour certains enfants, ce geste diminue la peur et fait même rire beaucoup.
  • Faites confiance à l’effet d’entraînement des autres enfants.
    Voir une grande soeur s’avancer vers le père Noël, un clown ou une mascotte encouragera peut-être votre enfant à y aller aussi.
Ce qui a le mieux fonctionné pour mon enfant
« L’an dernier, Édouard a fait des crises en voyant un clown dans un spectacle à la garderie et des jongleurs dans un festival de cirque. Même chose lorsqu’on a voulu aller prendre une photo avec le père Noël : il lançait des cris de terreur et pleurait beaucoup. On lui a donc acheté un livre sur le cirque avec des images de clowns et de jongleurs. Ça semble avoir fonctionné parce qu’il n’a pas eu peur d’eux lorsque nous sommes retournés au festival de cirque cette année. On a donc l’intention de lui parler en avance de notre projet d’aller voir le père Noël en décembre. Pour le préparer, on lui montrera des vidéos d’enfants qui prennent des photos avec lui. Sur place, on lui donnera le choix de prendre la photo ou non. Maintenant qu’il parle, il pourra dire un peu plus ce qu’il ressent. On va respecter sa décision. »
Alex, papa d’Édouard, 2 ans

La peur des médecins, des dentistes et des piqûres

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

Les rendez-vous pour voir un médecin, un dentiste ou pour se faire vacciner peuvent rendre votre enfant craintif parce qu’il ne sait pas comment la rencontre va se passer. Comment l’aider ?

  • Expliquez-lui, en termes positifs, ce que le médecin, l’infirmière ou le dentiste va faire.
  • Calmez ses inquiétudes. Lors d’une piqûre, dites, par exemple : « C’est un peu désagréable, mais ça ne fait pas très mal. Ça va piquer comme un moustique. »
  • Utilisez un langage imagé. Par exemple, pour une visite chez le dentiste, dites : « Le dentiste va chatouiller tes dents pour voir si elles sont en bonne santé. »
  • Si possible, laissez un autre membre de la famille passer en premier pour servir de modèle positif.
  • Mentionnez la grande expérience du médecin, du dentiste ou de l’infirmière : « Tous les jours, cette infirmière soigne des enfants comme toi. »
  • Faites un jeu de rôle avant le rendez-vous. Par exemple, faites semblant d’être médecin ou dentiste et dites à votre enfant de faire le patient. Inversez ensuite les rôles. Cela dédramatise la situation.
Ce qui a le mieux fonctionné pour mon enfant
« Mon fils est né un peu avant la pandémie de COVID-19 et il a fait beaucoup de tests nasaux. À partir d’un an, il associait toutes les personnes en chemise blanche à ces tests et faisait une crise chaque fois qu’il en voyait une. Pour l’aider à surmonter sa peur, j’ai acheté des déguisements d’infirmière, de médecin et de dentiste. Je lui ai aussi expliqué que ces personnes s’occupent de notre santé ; que les visiter n’est pas toujours agréable, mais que c’est pour notre bien. Avant son premier rendez-vous chez le dentiste, on a joué que j’étais la dentiste et qu’il était le patient. J’ai fait semblant de brosser ses dents et de les gratter avec un petit pic. Son rendez-vous s’est super bien passé ! »
Élisabeth, maman de Zack, 4 ans

La peur du noir et des monstres

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

Les peurs au coucher sont fréquentes. Dans le noir, votre enfant imagine voir toutes sortes de choses. Comment l’aider ?

  • Rassurez-le en lui disant que les monstres n’existent pas, sauf dans les livres et à la télévision. Vous pouvez vérifier une fois sous le lit, avec lui, mais pas plus. Si vous le faites chaque fois, vous lui donnez raison d’avoir peur. Vous pouvez aussi lui dire que vous viendrez le voir quand il sera endormi pour vérifier si tout se passe bien.
  • Établissez une routine calme avant le coucher pour sécuriser votre enfant. Par exemple, un bain suivi d’une histoire.
  • Installez une petite veilleuse dans sa chambre. Donnez-lui le choix de l’utiliser ou non. Vous pouvez aussi laisser une lampe de poche près de son lit.
  • Si votre enfant se réveille la nuit parce qu’il a peur, allez le réconforter rapidement et écoutez-le sans l’interrompre. Ensuite, aidez-le à faire la différence entre la réalité et ce qu’il imagine. Une autre astuce ? L’amener à la toilette ou lui faire boire de l’eau pour qu’il pense à autre chose. Si votre enfant semble toujours très inquiet, vous pouvez vous allonger avec lui le temps qu’il se calme. Cependant, ne prenez pas l’habitude de dormir avec lui chaque fois qu’il a peur, car cela pourrait augmenter sa peur.
Ce qui a le mieux fonctionné pour mon enfant
« Alex Emilio n’aime pas être seul dans des pièces sombres. Il pense qu’il y a des monstres qui se cachent dans le noir. On lui a expliqué que les monstres n’existent pas. Et on lui rappelle souvent qu’il n’est pas seul dans sa chambre, parce que son frère dort en haut dans leur lit superposé. Le soir, on reste un moment avec lui lorsqu’il s’endort. On a aussi installé des veilleuses dans sa chambre et dans le corridor pour qu’il ne se retrouve pas dans le noir quand il se réveille la nuit. Ça le rassure, même si sa peur n’est pas complètement partie. »
Renato, papa d’Alex Emilio, 4 ans

La peur des chiens

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

Même les chiens petits et gentils peuvent faire peur à un jeune enfant. Comment l’aider ?

  • Racontez à votre enfant des histoires dans lesquelles il y a de gentils personnages de chien. Cela l’aide à développer une vision positive de l’animal.
  • Si vous êtes sur le point de croiser un chien, éloignez-vous à une distance qui permet à votre enfant de l’observer calmement.
  • Encouragez-le peu à peu à s’approcher d’un chien en laisse avec l’accord du maître. Si nécessaire, prenez votre enfant dans vos bras.
  • Expliquez-lui comment approcher un chien. Si votre enfant accepte, il peut tendre le bras vers le chien avec le poing fermé (pouce caché). Si le chien approche, il peut lui flatter le cou, le côté du corps ou le dos. Il doit éviter de toucher le museau et la tête du chien.
Ce qui a le mieux fonctionné pour mon enfant
« Notre Goldendoodle Charlotte est très excitée. Quand on a fondé une famille, elle est donc allée habiter avec ma belle-mère, qui vit avec nous dans une maison bigénérationnelle. Chaque fois que Laurier, notre garçon, allait voir sa grand-mère, il demandait à ce que Charlotte soit dehors ou dans une autre pièce. Nous avons récemment décidé de reprendre notre chienne chez nous. Pour désensibiliser Laurier, on lui a annoncé que Charlotte viendrait nous visiter tous les jours. On lui a dit qu’il pourrait s’en approcher à son rythme. On lui a aussi expliqué que, lorsqu’il se sentirait à l’aise, il pourrait passer à une autre étape. En une semaine, il a fait beaucoup de progrès. Le premier jour, il est resté dans nos bras tout le temps que Charlotte était dans la maison avec nous. La deuxième journée, il a accepté d’être par terre en nous tenant la main. Après une semaine, il a réussi à s’éloigner de nous pour aller jouer seul. Il a même oublié que la chienne était chez nous ! »
Valérie, maman de Laurier, 4 ans

La peur des insectes et des araignées

C’est normal pour un tout-petit d’avoir des peurs. Heureusement, elles disparaissent souvent à mesure qu’il grandit. Votre enfant a tout de même besoin de votre aide pour les apprivoiser. Voyez comment l’accompagner.

Votre enfant peut avoir peur des insectes parce qu’ils ont l’air étranges. Peut-être aussi qu’il a déjà été piqué et qu’il pense que tous les insectes veulent l’attaquer. Comment l’aider ?

  • Intéressez-le au monde des insectes pour l’exposer petit à petit à leur présence. Observez une colonie de fourmis transporter de la nourriture ou une araignée tisser sa toile. Vous pouvez aussi visiter un insectarium.
  • Familiarisez votre enfant avec l’insecte qui lui fait peur. Regardez ensemble un livre sur l’insecte en question. Si c’est possible, essayez de l’observer dans son milieu naturel.
  • Demandez à votre enfant de dire ce qui lui fait peur. Vous serez alors en mesure de comprendre sa crainte et de lui donner l’information qu’il faut pour faire baisser son sentiment de peur.
  • Laissez votre enfant inventer des « insecticides » ou des pièges à l’aide de son imagination. Il tente ainsi de prendre le contrôle sur son « ennemi ».
Ce qui a le mieux fonctionné pour mon enfant
« Angelica est d’origine inuite. Notre “ petite fille du Nord ” n’a peur de rien… sauf des araignées ! Pourtant, elle laisse les fourmis lui marcher sur le corps et elle adore les coccinelles. Mais, quand elle voit une araignée, elle pousse de gros cris et hurle : “ Maman ! ”. Sa réaction est très théâtrale. En restant calme, je lui dis que je comprends sa peur. Après, on regarde ensemble l’araignée de loin. Si on est dans la maison, je prends l’araignée avec un mouchoir et je lui montre que je la mets dehors, ou dans la poubelle si je l’ai écrasée. Je lui explique que les araignées sont sans danger, comme les insectes qu’elle aime tant. Ça la calme. »
Chantale, maman d’Angelica-Laisa, 5 ans

La peur des catastrophes

C’est normal qu’un enfant se sente inquiet s’il est témoin de catastrophes ou d’événements tragiques en personne ou dans les médias. Comment l’aider?

C’est normal qu’un enfant se sente inquiet s’il est témoin de catastrophes ou d’événements tragiques en personne ou dans les médias. Comment l’aider?

  • Aidez-le à mettre des mots sur ce qu’il ressent. Parler de ses émotions et de ses inquiétudes aide à diminuer cette peur. Si votre enfant vous parle d’une catastrophe naturelle par exemple, demandez-lui ce qui l’inquiète.
  • Répondez calmement et simplement à ses questions. Limitez-vous à ses questions et évitez de donner des détails qui pourraient l’inquiéter davantage. Tenez compte de son âge et utilisez des mots simples pour expliquer la situation.
  • Rassurez-le en lui disant que vous comprenez qu’il peut se sentir inquiet. Dans le cas d’un événement rare, dites-lui que cela n’arrive pas souvent. Rappelez-lui que vous êtes là pour le protéger et qu’il peut compter sur vous.
  • Expliquez-lui qu’il y a de l’aide et du soutien pour les personnes touchées par l’événement. Par exemple, dites-lui que les personnes évacuées lors d’un feu de forêt ou d’inondations sont accueillies chez d’autres personnes ou dans un centre communautaire.
  • Évitez qu’il soit exposé aux images violentes. Limitez le temps que votre enfant passe devant un écran et surveillez ce qu’il regarde.
  • Essayez de calmer vos propres inquiétudes par rapport à un événement ou à une catastrophe. La peur de votre enfant peut grandir s’il sent que vous aussi vous avez peur.
Ce qui a le mieux fonctionné pour mon enfant
« Albert a très peur qu’un accident arrive. Il a déjà beaucoup pleuré lorsqu’un ami de la garderie est tombé en traversant la rue. Il pose beaucoup de questions sur les choses qui lui font peur. S’il y a un orage, il va demander ce qui arriverait si la foudre tombait sur la maison ou si un éclair peut brûler les humains. Il est curieux, mais craintif à la fois. Je réponds donc à ses questions sans entrer dans les détails. Pour le rassurer, j’insiste sur le fait qu’il est en sécurité avec les adultes qui s’occupent de lui. Je lui ai aussi parlé des pompiers et des policiers qui veillent sur nous et qui sont toujours prêts à intervenir. »
Amélie, maman d’Albert, 5 ans
À retenir
  • Les peurs sont courantes chez les enfants, mais elles s’apprivoisent.
  • Il est important d’aider votre enfant à mettre des mots sur ce qu’il ressent pour nommer ses peurs. Parler de ses émotions aide à les diminuer.
  • Mettre peu à peu votre enfant en contact avec ses peurs, sans le forcer, l’aide à les apprivoiser.
Naître et grandir

Source : magazine Naître et grandir, novembre-décembre 2024
Recherche et rédaction : Équipe de Naître et grandir
Témoignages recueillis par Amélie Cournoyer
Révision scientifique : Annie Goulet, psychologue

Photos : GettyImages/PeopleImages, GettyImages/Motortion, Nicolas St-Germain, GettyImages/Lightfield Studios, Nicolas St-Germain, GettyImages/Lightfield Studios, Nicolas St-Germain et GettyImages/ilkercelik

RESSOURCES

Livres pour les enfants

  • Frisson l’écureuil visite la clinique, M. Watt, Scholastic Canada, 2022, 32 p.
  • La peur de Mathis, M. Latulippe et N. Parent, Saint-Jean Éditeur, 2020, 32 p.
  • Le livre de mes émotions : la peur, S. Couturier, Grund, 2018, 24 p.