Regard sur l'alimentation des familles

L'alimentation des familles a bien changé depuis 30 ans et l'industrie alimentaire aussi. Qu'est-ce qui a changé à table et dans notre assiette? Quels sont les pièges du marketing alimentaire à éviter et comment économiser à l'épicerie?

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Alimentation des familles: ce qui a changé

Bien des choses ont changé en alimentation au cours des 30 dernières années, entre le moment où vous étiez enfant et aujourd’hui, où vous êtes devenu parent. Regard sur le passé, pour mieux comprendre le présent et peut-être améliorer le futur.

Par Stéphanie Côté, nutritionniste

Bien des choses ont changé en alimentation au cours des 30 dernières années, entre le moment où vous étiez enfant et aujourd’hui, où vous êtes devenu parent. Regard sur le passé, pour mieux comprendre le présent et peut-être améliorer le futur.

Les phrases marquantes à table

Lorsque vous étiez enfant, vos parents vous ont sûrement dit certaines phrases pour vous inciter à « manger toute votre assiette ». Voici quelques-unes de ces phrases qui devraient rester dans le passé!

« Encore trois petites bouchées pour me faire plaisir! »

Auparavant, les parents s’en donnaient du mal pour inciter leur enfant à finir son assiette! Or, on sait maintenant qu’une relation trouble peut se créer entre les émotions et l’alimentation. L’enfant ne doit donc pas croire qu’il doit manger au-delà de ses besoins pour faire plaisir à ses parents ou les rendre fiers. « C’est un drôle de plaisir, non? Ça affecte les émotions de l’enfant et ce n’est pas souhaitable », explique Karine Gravel, nutritionniste. L’idéal est donc de laisser l’enfant arrêter de manger lorsqu’il le décide, car il est le seul à connaître les quantités que son corps est capable d’accepter.

« Finis ton assiette si tu veux du dessert. »

Cette phrase vous l’avez sûrement entendue plus d’une fois lorsque vous étiez enfant. D’ailleurs, on l’entend encore souvent aujourd’hui. Toutefois, de plus en plus de parents savent qu’on ne devrait pas utiliser le dessert comme récompense. « Ça rend le dessert encore plus spécial et ça fait voir à l’enfant le plat principal comme un obstacle », explique Guylaine Guèvremont, bachelière en nutrition et coauteure du livre Manger, un jeu d’enfant. On crée donc le contraire de ce que l’on souhaite!

« Mange tous tes légumes! C’est bon pour la santé. »

Est-ce que ce genre d’argument vous a déjà fait aimer un aliment quand vous étiez enfant? Cela ne risque pas non plus de fonctionner avec votre enfant. Il a plus de chances d’apprendre à aimer un aliment s’il le découvre dans une bonne ambiance et si les adultes présents en mangent avec plaisir. « Il faut que l’enfant trouve ça bon, point. Si on oblige un enfant à manger ses petits pois, il le fera, sans pourtant les aimer davantage, ce qui risque de créer une relation négative avec les aliments. Le rôle du parent est d’aider son enfant à devenir un bon mangeur pour la vie », précise Guylaine Guèvremont.

La vie de famille change, les repas aussi

« Qu’est-ce qu’on mange ce soir? »

Vous avez aujourd’hui une petite pensée pour votre mère quand vous entendez cette question que vous avez tant posée vous-même? Avec la conciliation famille-travail qui est plus difficile qu’avant, préparer les repas est maintenant tout un défi! Il n’y a toutefois pas de recette miracle. La clé, c’est la planification des repas. Avoir un garde-manger organisé qui contient de bons aliments dépanneurs (ex. : conserves de thon, conserves de tomates, légumineuses, riz, pâtes, quinoa, avoine, noix, muesli) est aussi très utile.

Les parents en manque de temps gagneraient à planifier davantage leurs repas et à bien gérer le contenu de leur frigo et de leur congélateur. « En plus, c’est meilleur pour la santé et pour le portefeuille », souligne Hélène Laurendeau, nutritionniste et auteure du livre Ma Cuisine.

Plus de variété, mais aussi plus d’aliments transformés

Un morceau de viande, des patates et un légume (en conserve même) : les soupers de votre enfance ressemblaient-ils souvent à ça? Il faut dire que la variété dans les menus de la semaine n’était pas un critère aussi important qu’aujourd’hui.

Il vaut mieux manger des plats maison très simples qu’acheter des mets préparés.

De nos jours, beaucoup de parents se cassent la tête pour varier les repas, inspirés par les nombreux sites de recettes et les émissions de cuisine. Toutefois, quand ils manquent de temps, ils ont souvent le réflexe de se tourner vers les mets préparés de moins bonne qualité et les aliments ultra-transformés, de plus en plus présents dans les épiceries, déplore la nutritionniste Hélène Laurendeau.

« L’industrie alimentaire ne veut pas qu’on cuisine, car elle veut nous vendre ses solutions. Le problème, c’est que cela ne nous aide pas à avoir une alimentation saine. Revenons donc à des choses simples, mais vraies », dit-elle.

Selon elle, une omelette au fromage, des pâtes au brocoli, un poisson cuit au four sur une plaque avec des légumes ou même des céréales ou des rôties au beurre d’arachide valent mieux que plusieurs mets prêts à manger. De plus, préparer des plats maison est beaucoup plus économique qu’acheter des mets préparés.

Moins de connaissances sur les aliments

Dans les années 1980, le kiwi était considéré comme un fruit exotique. Maintenant, c’est plutôt un fruit banal. Les enfants d’aujourd’hui ont d’ailleurs accès à beaucoup plus d’aliments que nous lorsque nous étions petits. Toutefois, les enfants sont maintenant davantage en contact avec des aliments transformés et moins avec les produits de la ferme. Résultat : ils manquent de connaissances alimentaires, comme l’ont démontré plusieurs expériences.

« Enseignons aux enfants d’où viennent les aliments de base, comment ils sont faits et de quoi ils ont l’air en les emmenant avec nous à l’épicerie, à la fruiterie, faire de l’auto-cueillette dans les champs, voir les animaux à la ferme… et en leur faisant de la place en cuisine pour mettre la main à la pâte avec nous!», suggère Hélène Laurendeau. À quoi ressemble une laitue lorsqu’elle sort de terre? D’où vient le fromage? De quoi ont l’air les céréales avant d’être dans une boîte à l’épicerie? Ce sont de belles discussions à avoir à table!

Des repas en famille moins fréquents

Il y a 30 ans, on parlait peu de l’importance de manger en famille. On mangeait ensemble, cela allait de soi. Aujourd’hui, on accorde beaucoup d’importance au fait de manger des légumes et de faire attention à l’environnement, par exemple, mais on néglige le repas en famille. « Pourtant les repas quotidiens pris en famille ont un impact sur la construction du lien social. Les enfants y apprennent comment manger, mais aussi les manières à table et la communication avec les autres », constate Nathalie Lachance, sociologue.

Même si le mode de vie moderne complique souvent les choses, il ne faut pas oublier qu’être assis à table avec son enfant a de nombreux bienfaits pour lui. « Cela renforce le sentiment d’appartenance à la famille et aide l’enfant à construire son identité. Il faut laisser le temps à la famille d’être une famille pour construire des enfants confiants », souligne Nathalie Lachance.

L’âge d’introduction des aliments
Aujourd’hui, la Société canadienne de pédiatrie, Santé Canada et Les Diététistes du Canada recommandent d’introduire les aliments complémentaires vers l’âge de 6 mois. Or, votre mère vous a peut-être dit qu’à l’âge de 2 mois, vous mangiez déjà des purées? C’était en effet courant à l’époque. Pourtant, dès les années 1970, les experts savaient que cette pratique n’était pas souhaitable pour le bébé, affirme la nutritionniste Louise Lambert-Lagacé. Cela dit, plusieurs mamans commençaient vers le deuxième ou le troisième mois, « soit parce qu’elles trouvaient ça long d’attendre, soit parce qu’elles écoutaient certains médecins », se souvient-elle. Elle a d’ailleurs écrit le livre Comment nourrir son enfant, en 1974, pour remettre les pendules à l’heure.

L’écran, le nouvel invité de trop

Auparavant, il n’y avait souvent qu’une télévision dans la maison et elle se trouvait le plus souvent dans le salon. Aujourd’hui, les écrans sont nombreux – ordinateurs, téléphones cellulaires, tablettes – et ils nous suivent dans toutes les pièces.

« L’écran est devenu un membre de la famille qui s’invite à table. À cause de lui, les membres de la famille se privent d’occasions d’échanges entre eux lors des repas », note Marie Marquis, professeure titulaire au Département de nutrition de l’Université de Montréal. Or, pour que le repas en famille soit bénéfique, il faut se parler.

Les écrans à table sont aussi mauvais pour la santé. Lorsqu’un enfant mange devant un écran, il est tellement absorbé qu’il ne prend pas conscience de ce qu’il mange. « Avec les écrans, il mange plus et il bouge moins, ce qui mène au surpoids », explique Myriam Gehami, nutritionniste et coauteure de J’aime pas ça!, J’en veux encore!

Des effets jusque dans l’assiette…

Des portions plus grosses

Depuis les années 1950 et 1960, la taille des portions dans les restaurants et celles des aliments transformés en général a considérablement augmenté. Cela incite à manger davantage. De pus, comme les gens cuisinent moins, ils mangent plus d’aliments transformés provenant de l’épicerie ou du restaurant et cela a un impact encore plus grand sur leur alimentation.

Les gens ont tendance à se servir de plus grosses portions qu’avant, car leurs repères ont complètement changé. Les portions généreuses servies au restaurant ou les aliments préparés de l’épicerie laissent penser que c’est normal de manger autant. Or, plutôt que de vous fier aux portions des restaurants ou des plats préparés, il est préférable de vous fier aux signaux que votre corps vous envoie et de manger en écoutant votre faim.

Pour enseigner cette façon de manger à votre enfant, demandez-lui s’il a une petite ou une grande faim au moment de le servir. Assoyez-vous pour manger, éteignez les écrans afin d’éviter les distractions et permettez à votre enfant d’arrêter de manger lorsque son ventre «lui dit» qu’il est satisfait.

Plus de problèmes de santé

« L’espérance de vie augmente normalement d’une génération à l’autre. Mais pour la première fois, il y a un recul. Les enfants d’aujourd’hui risquent de vivre moins longtemps que leurs parents », souligne Amandine Moukarzel, nutritionniste . L’obésité et les problèmes de santé qui en découlent sont une cause importante de ce recul.

Les statistiques que rapporte Michel Lucas, épidémiologiste, chef cuisinier et professeur titulaire au Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval, sont d’ailleurs préoccupantes. Selon les données de l’Agence de la santé publique du Canada, en 1978-79, 23 % des enfants âgés de 2 à 17 ans étaient en surpoids ou obèses, alors que 35 % des enfants du même âge l’étaient en 2004. Et en 2017, 30 % des enfants âgés de 5 à 17 ans étaient en surpoids ou obèses.

Selon Michel Lucas, les aliments les plus néfastes sont les jus et les boissons sucrées qui remplissent les estomacs au lieu de bons aliments peu transformés. Il faut créer des environnements qui facilitent les bons comportements, comme habituer davantage les enfants à boire de l’eau, selon lui. Il ajoute que le problème, ce n’est pas juste ce que les gens mangent, mais aussi ce qu’ils ne mangent pas, comme des fruits, des légumes, des légumineuses, des noix, du poisson et des huiles végétales. « Il faut faire en sorte que ça devienne normal et agréable d’en manger », dit-il.

Près de la moitié des calories quotidiennes consommées par les enfants proviennent d’aliments ultra-transformés, indique Marie-Jeanne Rossier-Bisaillon, nutritionniste au Collectif Vital. Selon elle, il faut réduire la place de ces aliments dans nos vies. « Ces aliments riches en sucre, en sel et en gras saturés contribuent à plusieurs problèmes de santé, comme la carie, l’érosion des dents et le diabète de type 2. Par ailleurs, de plus en plus d’enfants développent des maladies cardiovasculaires comme l’hypertension », précise-t-elle.

« C’est mauvais pour la santé! »

Dans les années 1980 et 1990, on ne se posait pas autant de questions sur la nutrition. Aujourd’hui, nous sommes mieux informés, ce qui pousse plusieurs parents à interdire à leur enfant certains aliments qu’ils jugent mauvais.

Toutefois, il est correct de permettre à un enfant de manger des aliments moins nourrissants à l’occasion. Autrement, il risque d’être encore plus attiré par l’aliment interdit. « Il se pourrait alors qu’il développe une préoccupation au sujet de certains aliments comme une personne à la diète », prévient la nutritionniste Karine Gravel.

Éviter les pièges du marketing à l'épicerie

À l’épicerie, plusieurs efforts sont faits pour vous séduire, même dans la section des fruits. C’est ce qu’on appelle le marketing alimentaire.

Par l’équipe de Naître et grandir

Notre alimentation a bien changé depuis 30 ans et l’industrie alimentaire aussi. À l’épicerie, vous pouvez aujourd’hui choisir parmi des milliers d’aliments et plusieurs efforts sont faits pour vous séduire, et ce, dans tous les rayons. C’est ce qu’on appelle le marketing alimentaire.

Tout est d’ailleurs pensé pour vous inciter à acheter plus : odeurs, couleurs, dégustations, disposition des produits… Voici quelques stratégies du marketing alimentaire à connaître pour ne pas vous faire prendre au piège.

Les paniers

L’opération marketing commence dès que vous prenez un chariot. Vous avez sans doute remarqué que les paniers d’épicerie ont grossi au fil des ans. C’est évidemment pour vous permettre d’y mettre plus de choses. Cela peut aussi vous donner l’impression que s’il n’est pas assez rempli, c’est que vous n’avez pas acheté assez d’aliments.

À côté des gros paniers, il y a parfois les petits paniers pour enfants. Oui, c’est mignon, mais c’est surtout pour permettre à votre enfant de le remplir selon ses envies. Il se peut d’ailleurs que vous y retrouviez des produits aux emballages colorés ou présentant ses personnages de dessins animés préférés.

Les produits frais au début

Vous commencez peut-être votre épicerie dans la section des fruits et des légumes, puisque c’est encore souvent celle qui se trouve à l’entrée du magasin. Ainsi, après avoir fait le plein d’aliments bons pour la santé, vous vous sentirez peut-être moins coupable de céder aux desserts, aux croustilles ou à la pizza dans les allées suivantes.

Pas très loin se trouvent souvent les produits « cuisinés sur place » comme du poulet BBQ, des salades, des beignes, etc. Tout ce qu’il faut pour que ça sente bon et pour vous donner faim! De plus en plus, cette section est mise de l’avant dans les épiceries puisque les consommateurs d’aujourd’hui sont davantage à la recherche de repas « prêts-à-manger » et d’autres solutions pour gagner du temps. Mais attention : ces options sont parfois dispendieuses et moins bonnes pour votre santé.

Dans les allées

Les aliments de base, comme les produits laitiers et les oeufs, sont surtout placés au fond de l’épicerie et autour des allées. Lorsque vous devez traverser l’épicerie pour aller les chercher, vous êtes exposé à plusieurs offres. Vous êtes donc plus souvent tenté de remplir votre panier de produits dont vous n’avez pas toujours besoin.

Dans les allées, les produits que l’on veut vous inciter à acheter sont placés là où vos yeux sont habitués à regarder sur les tablettes : plus bas au début et à la fin de l’allée, et plus haut au centre de l’allée. Mieux vaut donc être curieux et regarder de haut en bas tout au long de l’allée pour faire le meilleur choix. Sachez également que les produits destinés aux enfants se trouvent à la hauteur de leurs yeux lorsqu’ils sont assis dans le panier.

Les rabais

L’oeil est attiré par les rabais. Selon le magazine Protégez-Vous, les épiceries font en général des rabais de 10 % à 30 % du prix, mais il arrive qu’il y ait des soldes plus importants. Il est toujours préférable de vous demander s’il s’agit d’une vraie économie, surtout dans le cas des rabais de type « 3 pour 5$ ». De plus, si un rabais offert sur un morceau de viande ou une autre protéine vous obligera à acheter d’autres ingrédients pour bien l’apprêter et le cuisiner, est-ce toujours d’un rabais intéressant?

Dégustations, présentoirs attirants, étiquettes aux couleurs vibrantes : tout est mis en place pour vous inciter à remplir votre panier.

Plusieurs produits sont aussi régulièrement en promotion. Il peut donc être avantageux d’attendre pour en racheter. Attention toutefois aux produits placés au bout des allées. Les fabricants paient pour que leurs produits y soient. Ce qui a l’air d’un rabais n’en est peut-être pas un.

Une fois à la caisse, il y a encore des produits pour vous inciter à faire des achats non planifiés pendant que vous attendez. Jusqu’à la fin, le but est de rendre votre expérience agréable. En effet, lorsqu’un client se sent bien, il reste plus longtemps dans le magasin et dépense plus!

Les programmes de fidélisation

De plus en plus, les épiceries offrent des programmes de fidélisation. La plupart de ces programmes nécessitent d’installer une application sur votre téléphone intelligent. Ces programmes permettent aux entreprises de mieux cerner vos habitudes et vos besoins grâce aux informations qu’elles rassemblent sur vous.

Les experts s’entendent généralement sur le fait que ces programmes peuvent vous aider à bien utiliser votre budget alimentaire. Il faut toutefois être capable de reconnaître une bonne offre d’une moins bonne. Par exemple, il est préférable de résister aux offres qui vous obligent à acheter en plus grande quantité pour obtenir un rabais.

De plus, si votre application vous oblige à activer vos offres avant de magasiner, n’oubliez pas de le faire. Assurez-vous aussi que le produit que vous mettez dans votre panier est bien celui pour lequel vous avez une offre ou des points. Cela vous évitera des surprises au moment de passer à la caisse. Pensez aussi à utiliser régulièrement les points que vous avez accumulés.

Séduire aussi les enfants
Selon un rapport du Collectif Vital, 90% des produits alimentaires recensés en épicerie, dont les emballages s’adressent aux enfants, sont des aliments ultra-transformés riches en sucre, en sel ou en gras.
À l’épicerie, les enfants sont donc une cible de choix. Par exemple, l’emballage d’un produit alimentaire peut être conçu de façon à attirer leur attention grâce à un personnage de dessin animé. La loi québécoise, qui interdit la publicité destinée aux enfants de moins de 13 ans, permet ce genre d’exception. Un projet de loi canadien est toutefois à l’étude pour interdire l’utilisation de publicité visant les enfants sur les emballages d’aliments.

Cliquez pour économiser!

Les coupons et les applications mobiles peuvent aussi vous aider à réduire la facture de votre panier d’épicerie. Des sites peuvent également vous être très utiles pour évaluer les prix ou savoir quel est le meilleur moment pour vous procurer un aliment. Voici nos sites et applications préférés pour économiser à l’épicerie et bien manger :

Trucs pour économiser à l’épicerie

Notre alimentation a bien changé depuis 30 ans et l’industrie alimentaire aussi. À l’épicerie, vous pouvez aujourd’hui choisir parmi des milliers d’aliments et plusieurs efforts sont faits pour vous séduire, même dans la section des fruits. C’est ce qu’on appelle le marketing alimentaire.

Avoir en main sa liste d’épicerie et ses coupons, c’est un bon point de départ pour économiser et éviter les achats de trop au supermarché. Voici d’autres trucs pour vous aider à faire baisser votre facture d’épicerie.

Tout est d’ailleurs réfléchi pour vous inciter à acheter plus : odeurs, couleurs, dégustations, disposition des produits, étiquettes aux couleurs attirantes… Voici quelques stratégies du marketing alimentaire à connaître pour ne pas vous faire prendre au piège.

  • Prenez une photo de l’intérieur de votre réfrigérateur et de votre et garde-manger avant de partir à l’épicerie. Une fois dans les rayons, vous pourrez y jeter un œil et cela vous aidera à n’acheter que le nécessaire. Cela vous évitera d’acheter des aliments que vous avez déjà. Portez une attention particulière aux fruits et légumes frais ainsi qu’aux produits de boulangerie, car ce sont les produits qui sont le plus gaspillés.
  • Dressez une liste des rabais et des offres intéressantes à partir des circulaires ou des applications mobiles (comme celles des programmes de fidélisation). Une fois en magasin, avant d’ajouter un article dans votre panier, demandez-vous si vous en avez besoin. Cela vous aidera à respecter votre budget.
  • Regardez les petites étiquettes sur les tablettes pour connaître le prix au poids des produits. Quand les formats sont différents, c’est la meilleure façon de comparer les prix. Les fabricants ont de plus en plus recours à la « réduflation » qui consiste à réduire la quantité vendue tout en maintenant l’emballage et le prix fixe. Vous en avez donc moins pour votre argent.
  • Méfiez-vous des étiquettes de couleur faites pour attirer votre attention. Soulevez l’étiquette afin de vérifier qu’il s’agit bien d’un rabais. Les offres de type « 2 pour 5$ » sont aussi présentées comme des rabais, mais ce n’est pas toujours le cas. Ces offres poussent aussi à acheter davantage.
  • Évitez les aliments déjà coupés, pelés ou râpés (ex. : carottes râpées, fromage râpé, boeuf en cubes…). Il est beaucoup plus économique d’acheter les aliments entiers et de les préparer soi-même. En effet, les aliments préparés sont souvent plus chers.
  • Variez les sources de protéines. Les oeufs, le tofu, les légumineuses ou la protéine végétale texturées se cuisinent facilement et sont très économiques.
  • Mélangez les protéines animales avec d’autres types d’ingrédients. La viande et le poisson peuvent faire beaucoup monter la facture d’épicerie. Vous aurez donc avantage à les servir en plus petites quantités aux côtés d’autres ingrédients. Par exemple : de fines tranches de boeuf à fondue dans une soupe asiatique ou des morceaux de poisson dans une béchamel servie avec des pâtes et des légumes. Vous pouvez aussi mélanger de la viande avec des lentilles ou d’autres légumineuses dans vos recettes.
  • Adaptez vos recettes pour faire baisser leur prix. Par exemple, les pilons de poulet peuvent souvent remplacer les poitrines, et la truite le saumon. Si un légume est en rabais, n’hésitez pas à l’utiliser au lieu d’un autre que vous pensiez cuisiner.
  • Prenez seulement les quantités dont vous avez besoin et n’achetez pas acheter un aliment juste pour profiter d’un rabais. Mieux vaut vous poser la question : comment (et quand) vais-je l’utiliser? Sinon, certains aliments finiront peut-être à poubelle. Le gaspillage finit par coûter très cher!
  • N’hésitez pas à utiliser les marques maison des épiceries. Leur qualité et leurs valeurs nutritionnelles sont tout à fait comparables à celles des marques connues.
  • Pensez « zéro déchet ». De plus en plus, on trouve de nouveaux commerces d’alimentation qui misent sur le concept de « zéro déchet ». Les prix y sont souvent intéressants et leur fréquentation permet de réduire son empreinte sur l’environnement.
  • Réfléchissez avant de « cliquer ». Si vous faites votre épicerie en ligne, il est tentant et facile « d’ajouter au panier » et de perdre de vue le montant total. Avant de passer à la caisse, revoyez le contenu de votre panier pour vous assurer qu’il correspond à vos besoins et à votre budget.
  • Faites attention aux applications de livraison. Les applications comme ÜberEats et DoorDash sont de plus en plus populaires. Toutefois, la facture étant portée directement sur votre carte de crédit, il peut être facile de perdre le contrôle de vos dépenses. Un conseil : prenez en note toutes les dépenses faites avec ce type d’application et fixez-vous un budget maximum mensuel à ne pas dépasser.
Naître et grandir

Source : magazine Naître et grandir, septembre 2017
Recherche et rédaction : Stéphanie Côté, nutritionniste
Révision scientifique : Jordan LeBel, professeur titulaire marketing alimentaire, Université Concordia
Mise à jour : Janvier 2024

Photos : Nicolas St-Germain, GettyImages/Paul Bradbury, GettyImages/Juanmonino, Gettyimages/Fatcamera

RESSOURCES

  • Portrait québécois de la publicité alimentaire faite aux enfants, Collectif Vital, 2019
    collectifvital.ca/portrait
  • Food marketing exposure and power and their associations with food-related attitudes, beliefs, and behaviors : a narrative review, Organisation Mondiale de la Santé, 2022.
    who.int/publications 
  • Prévenir le gaspillage alimentaire
    recyc-quebec.gouv.qc.ca
  • Canada’s food-waste problem is out of control. Here’s how to break the cycle.
    macleans.ca/food-insecurity
  • A Review on the Challenges and choices for Food Waste Valorization: Environmental and Economic Impacts. Roy, P., A. K. Mohanty, P. Dick, M. Misra, 2023.
    pubs.acs.org
  • A Review of Household Food Waste Generation during the COVID-19 Pandemic. Everitt, H., P. van der Werf, J. A. Gilliland, 2023.
    mdpi.com
  • La face cachée de la réduflation. Daniel Blanchette Pelletier, 2023.
    ici.radio-canada.ca
  • Projet de loi canadien C-252, à l’étude afin d’interdire l’utilisation de publicité visant les enfants sur les emballages d’aliments.
    parl.ca/c-252