Mieux comprendre le développement psychosexuel

Très tôt, l’enfant découvre son corps, recherche les sensations agréables, remarque que les filles et les garçons ne sont pas faits pareils… Comment l’accompagner dans son éveil psychosexuel?

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Les grandes étapes

La sexualité fait partie du développement d’un enfant. En grandissant, votre tout-petit passera par plusieurs étapes… toutes marquées par la curiosité et l’exploration.

Par Nathalie Vallerand

La sexualité fait partie du développement d’un enfant. En grandissant, votre tout-petit passera par plusieurs étapes… toutes marquées par la curiosité et l’exploration.

Quand on parle d’éveil à la sexualité des enfants, il est important de mettre de côté ce qu’on sait de la sexualité des adultes. Chez l’enfant, la sexualité est vue au sens large. Connaître son corps, découvrir les différences entre les filles et les garçons, former son identité sexuelle, apprendre la pudeur et l’intimité, apprendre à respecter son corps, expérimenter les premiers plaisirs : tout cela en fait partie.

Les sensations physiques et la phase orale

Le développement psychosexuel commence dès la naissance. Bébé apprécie les sensations qu’il ressent lorsque ses parents le prennent dans leurs bras. Il aime être cajolé, bercé, massé. « Ces contacts affectueux le rassurent. Il comprend qu’il n’est pas seul et cela favorise son attachement à ses parents, dit Mélanie Guérard, sexologue à la Clinique multidisciplinaire pour le développement de l’enfant. Cela donne à l’enfant de bonnes bases pour avoir des relations affectives et amoureuses positives plus tard. »

Pendant sa première année de vie, bébé met tout dans sa bouche. C’est la phase orale. Il passe beaucoup de temps à téter pour se nourrir, mais aussi parce que c’est agréable et relaxant. Le sein de maman, le pouce ou une oreille de toutou peuvent être apaisants pour lui. Il explore aussi le monde avec sa bouche. « Quand je prends mon fils par les mains pour le mettre debout, il penche la tête pour mettre mon pouce dans sa bouche, raconte Robert, papa de Leonard, 5 mois. Il a même déjà essayé de mettre le menton de sa mère dans sa bouche. »

La recherche du plaisir

Vers 8 mois à 12 mois, il est possible que l’enfant découvre que toucher son sexe ou le frotter contre un toutou ou un autre objet lui procure du plaisir. Cette autostimulation est normale et peut se poursuivre tout au long de la petite enfance.

« De nombreux parents me disent que leur fille aime se frotter contre la courroie de sa chaise haute », constate la sexologue Jocelyne Robert. Elle conseille de ne pas accorder trop d’attention à ce comportement qui n’est pas vraiment de la masturbation au sens adulte. Le plaisir n’est d’ailleurs pas la première motivation de l’enfant. Il cherche avant tout à découvrir son corps et à s’apaiser. D’ailleurs, beaucoup d’enfants se caressent pour s’endormir. D’autres le font pour se calmer quand ils sont anxieux. D’autres encore posent ce geste sans y penser quand ils sont concentrés ou lorsqu’ils regardent la télévision, par exemple.

Si votre enfant est encore un bébé et qu’il se touche en présence d’autres personnes (dans le salon, par exemple), vous pouvez simplement diriger son attention vers autre chose. Au fur et à mesure que l’enfant vieillit, vous pouvez lui expliquer que cette activité se fait en privé. « Il faut éviter de le chicaner, de lui dire que c’est sale ou qu’il ne doit pas se toucher », affirme Frédérique Saint-Pierre, psychologue au CHU Sainte-Justine. Sinon, il pourrait se sentir coupable de ressentir du plaisir. « Cela pourrait aussi affecter sa sexualité plus tard », ajoute-t-elle.

La phase anale

Entre 15 mois et 3 ans, l’enfant passe par la phase anale. Il est peu à peu capable de se retenir pour faire pipi ou caca. Il ressent de nouvelles sensations. Il réalise aussi qu’il a un certain pouvoir sur son corps. Vous gagnerez à ne pas mettre de pression sur votre enfant pour qu’il soit propre. Cela aidera son apprentissage de la propreté.

« L’enfant peut décider de faire plaisir à ses parents ou de s’opposer, explique Frédérique Saint-Pierre. Il démontre ainsi son désir de s’affirmer. » Cela lui sera utile plus tard dans ses relations avec les autres. La capacité de dire non est aussi importante pour prévenir les abus sexuels.

Je suis une fille, tu es un garçon

Autour de 2 ans à 3 ans, les enfants commencent à s’intéresser à leur corps et à celui des autres. Les garçons voient qu’ils ne sont pas faits comme leur soeur. Les filles remarquent qu’elles sont différentes de leur père. « Le tout-petit comprend qu’il y a deux sexes et il commence à s’identifier à l’un d’eux », dit la sexologue Mélanie Guérard. Par exemple, alors qu’il prenait son bain avec ses soeurs, Derek, 3 ans, a dit à sa maman : « Rafaell et Lexie ont une vulve. Moi, j’ai un pénis comme papa. Et grand-papa aussi en a un parce que c’est un gars. »

Les comportements sexuels de l’enfant sont normaux. Ils sont guidés par la curiosité et le besoin d’explorer.

Comme il est curieux, l’enfant veut voir et parfois toucher le corps des autres. « Quand c’est arrivé avec Derek, je lui ai dit qu’il pouvait toucher ses parties intimes à lui, mais pas celles de ses soeurs, raconte Kelly, sa maman. Après le bain, on a regardé un livre pour enfants qui montre à quoi ressemblent les parties génitales. »

Vers 3 ans, l’enfant commence à se poser des questions sur l’origine des bébés. Il commence aussi à jouer à faire semblant. En jouant à être un papa, une maman, une princesse ou un prince, l’enfant essaie différents rôles sexuels. Ces jeux l’aident à comprendre à quel sexe il appartient.

Comment parler de sexualité avec votre enfant

Même s’il n’est pas toujours évident de parler de sexualité, il est important d’aborder ce sujet avec votre tout-petit. Et plus vous commencerez tôt, plus ce sera facile et naturel.

 

Même s’il n’est pas toujours évident de parler de sexualité, il est important d’aborder ce sujet avec votre tout-petit. Et plus vous commencerez tôt, plus ce sera facile et naturel.

Très vite, votre enfant a besoin de mieux comprendre son corps et ce qu’il ressent. Il veut aussi savoir d’où il vient. C’est pourquoi parler de la sexualité devrait faire partie de l’éducation que vous lui donnez. « Lorsque vous en parlez sans honte ni gêne, vous donnez à votre enfant une image saine de la sexualité », dit Frédérique Saint-Pierre, psychologue au CHU Sainte-Justine. Cela permet aussi de créer un lien de confiance entre vous.

À l’adolescence, votre enfant sera ainsi plus porté à se tourner vers vous lorsqu’il aura des questions sur la sexualité, plutôt que vers Internet ou vers ses amis. Autre avantage : lorsque les enfants sont bien informés, ils ont leur première expérience sexuelle plus tard et sont moins nombreux à avoir des relations non protégées, selon les études. Voici des idées qui vous aideront à bien accompagner votre enfant.

Lui enseigner les mots justes

Il est conseillé d’utiliser les bons mots dès le départ (pénis, vulve, vagin, anus, fesses, etc.), plutôt que des mots comme « zizi », « bizoune » ou « foufounes ». Ce ne sont pas des mots plus difficiles à apprendre que les autres et il n’y a rien de gênant à les dire. « J’ai appris à mon fils à nommer ses parties génitales pendant le bain et l’habillage, raconte Marianne, maman de Léandre, 2 ans. Je lui ai enseigné les vrais mots, comme je l’ai fait avec les autres parties de son corps. Pour lui, c’est tout naturel. »

Ce n’est pas toujours sexuel!
Il est important d’enlever nos lunettes d’adulte quand on pense au développement psychosexuel des enfants. Si un geste de votre enfant vous met mal à l’aise, pensez à l’intention qu’il a en le faisant. Par exemple, un tout-petit de 3 ans qui se montre nu sans aucune gêne ne cherche pas à provoquer ou à séduire. Pour lui, ce geste n’est pas sexuel. « Il confirme son identité sexuelle, dit la sexologue Mélanie Guérard. Il veut montrer qu’il est bien un garçon ou une fille. » De la même façon, votre intention n’est pas sexuelle lorsque vous lavez les parties génitales de votre enfant ou que vous portez votre bébé en le soutenant par l’entrejambe. Votre but est simplement de prendre soin de votre enfant et le plaisir sexuel n’a rien à voir là-dedans.

Essayer de voir la situation comme un enfant

Pour la sexologue Jocelyne Robert, l’enfant n’est pas un adulte en miniature. Il est avant tout curieux et spontané. Il ne cherche pas non plus à séduire. Ainsi, si votre tout-petit a des comportements qui vous semblent sexuels, il ne faut pas lui prêter des intentions d’adulte. Vous gagnerez à essayer de voir la situation telle que votre enfant la voit.

Lui parler et répondre à ses questions

Il est bon de commencer à parler de sexualité tôt et de laisser votre enfant poser des questions. Le plus simple, c’est d’inclure l’éducation sexuelle dans le quotidien, selon Jocelyne Robert. « Le changement de couche d’un petit frère, un bain partagé ou une femme enceinte dans la famille sont des occasions d’en parler », dit-elle. Le dialogue pourra ensuite continuer à mesure que votre enfant grandira.

Une question de votre enfant vous met mal à l’aise ou il vous la pose dans un endroit public, comme à l’épicerie? « Vous pouvez lui dire que c’est une bonne question, que vous allez y réfléchir et lui donner une réponse plus tard », suggère Mélanie Guérard, sexologue à la Clinique multidisciplinaire pour le développement de l’enfant. Il faut ensuite tenir parole! Votre enfant verra ainsi qu’il peut vous faire confiance.

Lui donner de l’information vraie et adaptée à son âge

Un jeune enfant n’a pas besoin de tous les détails. La clé, c’est de répondre simplement à ses questions. Mieux vaut éviter de lui donner plus d’information que ce qu’il a demandé, car il pourrait ne pas comprendre. « S’il demande comment sortent les bébés du ventre des mamans, vous pouvez répondre que c’est habituellement par le vagin, donne en exemple Mélanie Guérard. Inutile d’en rajouter. S’il veut en savoir plus, il posera une autre question. »

Il est toutefois important de lui donner une information vraie. Il est préférable d’éviter les histoires de cigognes qui apportent les bébés ou de pénis qui tombe si on y touche trop. Un bon truc avant de répondre aux questions de votre enfant, c’est de lui demander ce qu’il en pense. Cela vous permettra d’adapter votre réponse à ce qu’il sait déjà et à ce qu’il veut vraiment savoir.

Lui apprendre à respecter son corps

Il est nécessaire d’apprendre à votre tout-petit qu’il peut refuser les contacts physiques qui lui causent de l’inconfort. Ne pas l’obliger à faire des bisous est un bon point de départ. C’est ce que fait Marianne avec Léandre, 2 ans. « Il a le droit de dire non à un câlin, même si c’est sa grand-mère ou un autre membre de la famille qui le demande », dit-elle.

Parler de sexualité peut se faire tout naturellement lors des activités de tous les jours comme l’habillement, le bain ou la lecture d’un livre.

Il doit aussi comprendre que les parties génitales sont quelque chose de personnel. « En jouant avec mon aîné, j’ai accroché son pénis et il m’a demandé de faire un bisou sur le bobo, raconte Rachelle, maman de Nicolas, 2 ans, et de Leonard, 5 mois. Je lui ai expliqué que les mamans n’embrassaient pas les parties intimes de leurs enfants et que personne d’autre ne pouvait les toucher non plus. »

Lorsque votre enfant commence à avoir plus de pudeur, il est important de lui donner plus d’intimité. Cela l’aidera aussi à respecter son corps et à poser ses limites, selon Mélanie Guérard. « Par exemple, les parents doivent accepter le désir de leur enfant de fermer la porte des toilettes », dit-elle. C’est la même chose au moment du bain. Si vous avez l’impression que votre enfant n’est plus à l’aise de prendre son bain avec vous ou que vous ressentez vous-même un malaise, c’est le signe qu’il est temps d’arrêter de le faire.

Des réponses à vos questions

Vous vous posez des questions sur l’éveil à la sexualité de votre enfant? Voici des réponses à quelques questions courantes.

 

Vous vous posez des questions sur l’éveil à la sexualité de votre enfant? Voici des réponses à quelques questions courantes.

Pourquoi mon bébé a-t-il souvent des érections?

« Il n’y a aucune signification sexuelle derrière cela, assure la sexologue Mélanie Guérard. C’est simplement une réaction naturelle au toucher ou au frottement qui arrive, par exemple, lors du bain ou du changement de couche. » Un petit garçon peut aussi avoir une érection quand il a besoin de faire pipi.

Peut-on faire l’amour dans la même pièce que notre bébé?

Plusieurs parents partagent leur chambre avec leur nouveau-né pendant un certain temps. La sexologue Mélanie Guérard suggère d’attendre que bébé dorme pour faire l’amour et de le faire le plus discrètement possible, sans bruit. Vous pouvez aussi, tout simplement, changer d’endroit. Et quand l’enfant a autour de 9 mois, il vaut mieux arrêter de faire l’amour dans la même pièce que lui. « Même les tout petits bébés ont conscience de ce qui les entoure. Ils pourraient être perturbés par les mouvements et les bruits de l’acte sexuel », ajoute la psychologue Frédérique Saint-Pierre.

Mon fils de 3 ans demande pourquoi sa soeur n’a pas de pénis. Comment lui répondre?

Voici ce que Kelly, maman de Derek, 3 ans, Rafaell, 5 ans, et Lexie, 19 mois, a répondu quand son fils lui a posé cette question : « Tes soeurs ont une vulve et un vagin. Quand elles grandiront, elles auront aussi des seins comme maman. » C’est ce qu’il faut dire, selon la sexologue Jocelyne Robert. Elle trouve d’ailleurs dommage que certains adultes définissent les filles par ce qu’elles n’ont pas, c’est-à-dire un pénis. « Dire que les filles n’ont pas de pénis est un message négatif. Cela sous-entend que les filles sont des filles parce qu’il leur manque quelque chose. Pourtant, il ne vient à l’idée de personne de dire aux garçons qu’ils sont des garçons parce qu’ils n’ont pas de vagin! »

Mon enfant et ses amis baissent parfois leur culotte quand ils jouent au docteur. Est-ce normal?

Les jeux sexuels sont courants entre 3 ans et 5 ans. Lorsqu’il joue à montrer ses fesses, son pénis ou sa vulve, votre enfant n’a pas d’arrière-pensée sexuelle. Il veut plutôt voir à quel point le corps des autres ressemble au sien ou non. Cette activité est une façon pour lui de se rassurer et de vérifier qu’il est normal. Cela lui confirme aussi son identité de fille ou de garçon, selon la sexologue Jocelyne Robert. Elle ajoute que même si un enfant a déjà vu ses parents nus, il a besoin de se comparer à des enfants de son âge.

Comment réagir si vous surprenez votre enfant et ses amis? Il est important de rester calme. Vous pouvez leur dire que leur curiosité est normale et ajouter que s’ils n’aiment pas ce jeu, ils doivent le dire aux autres. « Profitez-en pour leur dire qu’ils ne doivent jamais jouer à ces jeux avec les grands, même pas ceux de la famille », conseille Jocelyne Robert.

Je veux protéger mon enfant des abus sexuels. Comment m’y prendre?

Vous pouvez lui expliquer que son corps lui appartient et qu’il peut refuser les baisers et les caresses dont il n’a pas envie, même venant d’une personne qu’il aime. Personne n’a le droit de toucher son corps d’une façon qui le met mal à l’aise ou qui le dérange. « Pour cela, il faut l’encourager à être à l’écoute de ce qu’il ressent, dit Mélanie Guérard. Par exemple, vous pouvez lui dire que s’il ne se sent pas bien dans son coeur et dans sa tête, il faut qu’il dise non. »

Vous pouvez aussi apprendre à votre enfant la règle des sous-vêtements : « Personne ne peut toucher les parties de ton corps qui sont couvertes par tes sous-vêtements, sauf maman et papa pour t’aider à te laver et le médecin pour t’examiner. » Vous pouvez aussi l’aider à distinguer les bons des mauvais secrets. Les bons secrets rendent heureux et sont agréables à garder pour soi. Les mauvais rendent triste et font mal dans notre coeur. Ceux-là doivent être racontés à un adulte de confiance.

Parler d’abus sexuel avec votre enfant peut l’aider à être moins vulnérable. Mais rappelez-vous qu’il est trop petit pour assurer lui-même sa sécurité et que c’est votre responsabilité de le protéger. Par ailleurs, comme les abus sexuels sont souvent commis par quelqu’un de l’entourage, la sexologue Jocelyne Robert pense qu’il faut éviter de dire aux enfants que la sexualité et l’amour vont toujours ensemble. « L’enfant est alors mal préparé pour se protéger ou pour dénoncer les abus d’un parent ou d’un ami de la famille qui dit poser ces gestes par amour. »

Si vous avez vous-même subi des abus sexuels dans votre jeunesse, il est peut-être difficile pour vous de mettre en garde votre enfant ou même de parler de sexualité avec lui. Dans ce cas, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide auprès d’un professionnel (sexologue, psychologue, travailleur social). Votre CLSC pourra vous diriger vers la bonne ressource.

Devrais-je parler des différentes orientations sexuelles à mon tout-petit?

Votre attitude envers l’homosexualité a une grande influence sur votre enfant. Si vous avez un couple gai dans votre entourage ou si un enfant de la garderie a deux mamans ou deux papas et que c’est normal pour vous, votre enfant trouvera aussi cela normal.

Vous pouvez aussi profiter des situations du quotidien pour en parler. « Par exemple, si vous voyez un couple du même sexe qui s’embrasse, vous pourriez simplement dire à votre enfant : “Un jour, tu seras amoureux toi aussi”, suggère la sexologue Mélanie Guérard. Et si votre enfant demande si deux filles ou deux garçons peuvent être amoureux, il suffit de répondre oui, tout simplement. » En fait, il convient d’en parler lorsque votre enfant vous pose des questions, qu’il démontre un intérêt pour le sujet ou encore lorsque la situation s’y prête.

Que faire si mon enfant est tombé sur une scène de relations sexuelles à la télévision ou sur l’ordinateur?

« Le mieux, c’est de lui dire que vous êtes désolé qu’il ait vu cela, car ce sont des images pour les grandes personnes, suggère la psychologue Frédérique Saint-Pierre. Expliquez-lui que ce sont des caresses qui peuvent se faire entre adultes, mais jamais avec des enfants. » S’il a vu du sexe violent ou hors-norme, il est important de le rassurer en lui disant que ça ne se passe pas comme ça dans la vraie vie. Enfin, il est important de faire attention à ce que cette situation ne se reproduise plus.

Ma fille de 5 ans a un amoureux. Qu’est-ce que ça représente pour elle?

Parfois, l’enfant dit qu’il est amoureux pour imiter les adultes. Il peut aussi ressentir réellement un attachement particulier pour un autre enfant. Dans ce cas, il est plus attaché à cet ami ou « amoureux » qu’à ses autres amis. « C’est en quelque sorte une première forme d’amour, mais sans but sexuel, explique Frédérique Saint-Pierre. Les deux enfants se sentent bien ensemble, ils s’amusent et ont l’impression d’être spécial l’un pour l’autre. »

Vous pourriez demander à votre enfant pourquoi il croit être amoureux. Écoutez-le sans rire de lui ni diminuer l’importance de ce qu’il vit. Même s’il est encore petit, son sentiment est vrai. Par contre, il n’y a pas lieu d’en parler tout le temps ni d’imaginer sa relation dans le futur. D’ailleurs, il est même préférable d’éviter d’utiliser le mot « amoureux ». Comme les amours entre enfants durent rarement longtemps, cela évitera que votre tout-petit ait une trop grosse peine quand la « rupture » aura lieu.

À retenir
  • Les comportements sexuels font partie du développement normal des jeunes enfants.
  • Lorsque vous parlez de sexualité sans honte ni gêne et que vous utilisez les mots exacts pour désigner les parties génitales, vous donnez à votre enfant une image saine de la sexualité.
  • Répondre aux questions de votre enfant sur la sexualité avec des réponses courtes, adaptées à son âge.

 

Naître et grandir

Source : magazine Naître et grandir, avril 2017
Recherche et rédaction : Nathalie Vallerand
Révision scientifique : Geneviève Parent, sexologue, psychothérapeute et conseillère parentale

 

Ressources

Site web

Livres pour les parents

  • La sexualité de l’enfant expliquée aux parents, F. Saint-Pierre et M.-F. Viau, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2006, 208 p.
  • L’amour et l’amitié chez les enfants, R. Briand-Malenfant, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2016, 168 p.
  • L’enfant victime d’agression sexuelle - Comprendre et aider, F. Saint-Pierre et M.-F. Viau, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2010, 240 p.
  • Que savoir sur la sexualité de mon enfant?, F. Saint-Pierre et M.-F. Viau, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2008, 80 p.

Livres pour les enfants

  • Connais-tu ton corps?, C. Trévise, Éditions Quatre Fleuves, 2014, 20 p.
  • D’où viennent les bébés?, K. Daynes, Éditions Usborne, 2016, 12 p.
  • L’encyclo de la vie sexuelle 4-6 ans, I. Fougère, Hachette jeunesse, 2016, 32 p.
  • L’histoire merveilleuse de la naissance, J. Robert, Les Éditions de l’Homme, 2007, 96 p.
  • La naissance, C. Hublet, C. Ferrier et H. Grimault, Fleurus, coll. La petite imagerie, 2005, 24 p.
  • Le corps, C. Mekdjian et N. Bélineau, Fleurus, coll. L’imagerie des bébés, 2005, 20 p.
  • Le petit livre pour dire non aux abus sexuels, R. Chaurand et D. Saulière, Éditions Bayard Jeunesse, 2015, 40 p.
  • Ma sexualité de 0 à 6 ans, J. Robert, Les Éditions de l’Homme, 2015, 88 p.
  • Te laisse pas faire ! Les abus sexuels expliqués aux enfants, J. Robert, Les Éditions de l’Homme, 2005, 112 p.

 

Photos : Maxim Morin, GettyImages/Brauns, GettyImages/Evgeniiand