La musique rend heureux, rassemble et fait vivre de bons moments en famille. Elle permet aussi à votre enfant d’apprendre. Découvrez ses nombreux bienfaits.
Par Nathalie Vallerand
La musique rend heureux, rassemble et fait vivre de bons moments en famille. Elle permet aussi à votre enfant d’apprendre. Découvrez ses nombreux bienfaits.
L’une des activités préférées de Fanny et Benoît avec leurs enfants Xavier, 4 ans, et Chloé, 2 ans, c’est de danser tous ensemble dans le salon, au rythme de la musique. « Ça apporte juste du bonheur! », dit la maman.
Pour sa part, Mélanie a beaucoup chanté pour son fils Matias, 2 ans, quand il était bébé. « C’était surtout des chansons de mon enfance, comme Frère Jacques et La chanson du petit voilier. Je les ai tellement chantées que vers 10 mois, Matias a commencé à les fredonner avant de s’endormir. »
La musique est effectivement un bon moyen de communiquer avec votre enfant. « Quand vous chantez pour votre tout-petit, vous lui transmettez de l’amour et de l’affection, explique Guylaine Vaillancourt, professeure en musicothérapie à l’Université Concordia.
Cela favorise le lien d’attachement, car votre enfant ressent à quel point il compte pour vous. » C’est que chanter ainsi qu’écouter de la musique et en faire favorise la production d’hormones associées au plaisir, au bien-être et à la confiance.
L’effet calmant de la musique aiderait aussi les tout-petits à gérer leurs émotions. Une étude de l’Université de Montréal a montré que les bébés en santé demeuraient calmes deux fois plus longtemps quand ils écoutaient une personne qui chante plutôt qu’une personne qui parle.
La maman de Matias a observé cet effet d’apaisement. « Quand notre fils était bébé, il faisait des coliques. Il se calmait rapidement lorsque son papa le prenait contre lui en faisant des sons avec sa gorge, un peu comme un chant de gorge inuit. »
D’ailleurs, si votre enfant a mal quelque part, il ne faut pas hésiter à lui chanter sa chanson préférée. En effet, « quand l’attention de l’enfant se dirige vers quelque chose de positif, il pense moins à sa douleur et il se sent soulagé », résume la musicienne Monique Désy Proulx.
La musique peut aussi avoir des bienfaits pour les bébés prématurés. « Quand on leur chante des berceuses ou qu’on reproduit des battements de coeur avec un instrument de musique, leur rythme cardiaque se stabilise, ils tètent mieux et prennent du poids plus rapidement », décrit Guylaine Vaillancourt.
Musique et grossesseLe bébé entend les sons de l’extérieur à partir de la 20e semaine de grossesse. À sa naissance, il reconnaît les chansons qu’il a entendues souvent quand il était dans le ventre de sa mère. C’est donc une bonne idée de chanter durant la grossesse. « Le chant de la mère ou du père crée un lien avec l’enfant. C’est une façon de le rassurer, dit Monique Désy Proulx. C’est une façon de commencer à créer un lien. » Par contre, il n’est pas conseillé de mettre des écouteurs sur le ventre d’une femme enceinte, cela pourrait nuire à l’audition du bébé à naître. |
Un atout pour apprendre?
Dans les années 1990, une petite étude américaine avait établi un lien positif entre l’écoute d’une sonate de Mozart et la capacité à raisonner. Des CD de musique classique pour enfants étaient alors apparus sur le marché.
Toutefois, peu de preuves scientifiques soutiennent cette idée. Contrairement à cette croyance, la musique classique ne rendra donc pas votre tout-petit plus intelligent! Par contre, il est vrai que l’éducation musicale et la musique en général améliorent la capacité d’apprendre des enfants.
« La pratique d’activités musicales favorise les apprentissages parce qu’elle stimule différentes zones du cerveau, explique Jonathan Bolduc, professeur en éducation musicale à l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en musique et apprentissages.
Les activités musicales favorisent entre autres l’écoute, la mémoire, l’attention, l’organisation de la pensée et la capacité à contrôler ses comportements et ses émotions. »
« Quand les jeunes enfants chantent ou font des jeux musicaux en groupe, ils apprennent également à coopérer, à laisser de la place aux autres, à suivre des règles et à attendre leur tour », ajoute Monique Désy Proulx. La musique peut ainsi aider les enfants à apprendre à vivre ensemble.
Les chansons et les comptines peuvent aussi aider votre tout-petit à apprendre à parler puisque les mots qu’il entend viennent enrichir son vocabulaire. Les entendre et les chanter l’exerce aussi à faire des sons, à dire des mots et à former des phrases.
Avec les chansons et les comptines, votre enfant se rend compte que les mots sont formés de syllabes et de sons. « Grâce à la musique, il améliore sa capacité à distinguer et à compter les sons, explique Jonathan Bolduc. C’est un avantage pour reconnaître les syllabes. » Par exemple, un enfant qui a un bon rythme musical aura plus de facilité à trouver les trois syllabes dans le mot « parapluie ». Cela lui sera utile lorsqu’il apprendra à lire et à écrire.
Pop, blues, jazz et cie
Selon Jonathan Bolduc, la clé pour développer le sens musical et les goûts musicaux d’un tout-petit, c’est de le mettre en contact avec des styles musicaux variés. Bien sûr, vous pouvez lui faire écouter des chansons pour enfants, mais n’hésitez pas à lui faire découvrir aussi de la musique pop, du rock, du blues de même que du gospel, du country, du jazz, du classique, etc.!
Au son de la musique, votre enfant danse, saute, tape des mains et des pieds : tout cela exerce ses habiletés motrices et sa coordination.
Il est toutefois préférable d’éviter de laisser jouer la musique en continu à la maison. « Cela devient alors un bruit de fond qui peut fatiguer l’enfant, estime Guylaine Vaillancourt. Lorsque son oreille est trop sollicitée, l’enfant peut devenir irritable. Il subit les sons au lieu de les apprécier. Le mieux, c’est de faire de l’écoute de la musique un moment privilégié. »
« La musique est surtout bénéfique dans l’action, quand l’enfant bouge, danse, chante ou lorsqu’il l’écoute de façon active en remarquant les sons et les rythmes, poursuit Monique Désy Proulx. La musique, ça se vit avec le corps! »