Le développement de l'enfant pas à pas

De bébé naissant à futur écolier, votre enfant évolue de façon impressionnante pendant ses premières années de vie. Et vous avez un rôle important à jouer pour l’aider à bien se développer.

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Le développement, un tout!

Faire un sourire, apprendre à se retourner, à marcher, à parler, à dessiner, à se faire des amis… En grandissant, votre enfant développe toutes sortes d’habiletés dans différents domaines.

Par Nathalie Vallerand

Faire un sourire, apprendre à se retourner, à marcher, à parler, à dessiner, à se faire des amis… En grandissant, votre enfant développe toutes sortes d’habiletés dans différents domaines.

Dès sa naissance, votre enfant commence à se développer sur les plans moteur, cognitif et langagier, social et affectif. Comme des morceaux de casse-tête qui donnent une image, ces quatre grandes sphères de développement forment un tout. D’où le terme « développement global ».

Pour qu’un enfant se développe bien, il faut d’abord répondre à ses besoins physiques (ex. : manger, dormir, être lavé) et affectifs. Cela lui permet d’être suffisamment éveillé et disponible aux différentes opportunités d’apprentissage que les étapes de son développement lui offrent. « Il a besoin de recevoir beaucoup d’amour de ses parents, de se sentir important pour eux et d’être réconforté quand il pleure. Cela lui permettra de bâtir son estime de soi et sa confiance en lui, qui l’aideront à apprendre », indique Caroline Roussel, psychoéducatrice pour les programmes de stimulation précoce du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.

Un milieu stimulant est un autre ingrédient essentiel. « Pour que son cerveau s’active, l’enfant doit pouvoir découvrir son environnement, interagir avec d’autres enfants, aller dehors, jouer, essayer de nouvelles choses », résume Miriam Beauchamp, directrice du Laboratoire de neuropsychologie développementale ABCs de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine.

Il n’est pas nécessaire de faire des activités très complexes pour aider au développement de l’enfant. C’est en effet dans les moments du quotidien et grâce à votre présence qu’il apprend le plus. Il suffit de lui offrir au quotidien diverses occasions d’apprentissage.

Par exemple, lorsqu’il a la possibilité de manipuler des objets dans la maison, votre tout-petit développe ses habiletés motrices et sa curiosité à comprendre certains concepts (ex. : plus grand, plus petit, en haut, en bas). Par ailleurs, rencontrer d’autres enfants, à la garderie, au centre communautaire ou au parc, stimule son intérêt à entrer en contact avec les autres.

À chacun son rythme

Il n’y a pas deux enfants pareils. L’un peut marcher à 10 mois, l’autre à 15 mois. Un enfant peut dire ses premiers mots avant de faire ses premiers pas. Pour un autre, c’est le contraire. C’est pourquoi il est souhaitable de ne pas comparer les enfants.

« Chaque enfant se développe à son propre rythme, selon sa génétique, son tempérament et ses préférences, souligne Miriam Beauchamp. Les stimulations qu’il reçoit ont aussi une influence. Par exemple, un enfant qui est très stimulé sur le plan du langage parlera peut-être plus tôt. »

Pour le bien-être de votre enfant, il est important d’avoir des attentes adaptées à ses capacités. « Un enfant qui ressent trop de pression ou qui a l’impression de ne pas répondre aux attentes peut vivre de l’anxiété et se sentir incompétent, ce qui peut nuire à son estime de lui, explique la psychoéducatrice Caroline Roussel. Il peut ensuite avoir tendance à éviter les situations où il pourrait vivre de l’échec, se replier sur lui-même ou présenter certaines régressions ».

La meilleure stratégie est d’observer les capacités de votre enfant et de lui offrir de petits défis à sa mesure. Par exemple, si votre enfant rampe, vous pourriez déposer un objet par terre un peu plus loin. Cela pourrait l’inciter à avancer à son rythme pour aller le chercher.

4 grandes sphères importantes

Au fil des mois, votre enfant fera des progrès dans son développement moteur, cognitif et langagier, affectif ainsi que social.

Au fil des mois, votre enfant fera des progrès dans son développement moteur, cognitif et langagier, affectif ainsi que social.

Les enfants ne maîtrisent pas les mêmes habiletés au même âge, mais ils passent par les mêmes étapes pour y arriver. « La séquence des apprentissages est prévisible et va du plus simple au plus complexe. Avant de marcher, par exemple, les enfants rampent, marchent à quatre pattes et se tiennent debout », explique Miriam Beauchamp, directrice du Laboratoire de neuropsychologie développementale ABCs de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine.

Voici une description des quatre domaines de développement :

Le développement moteur

Le développement moteur comprend la motricité globale et la motricité fine.

La motricité globale réfère aux mouvements qui nécessitent l’utilisation des grands muscles pour faire des mouvements, comme ramper, marcher, courir et se tourner. « Mon fils se tient debout en se tenant aux meubles, dit Emanuelle Roy-Paradis, maman de Loïk, 9 mois, et de deux autres enfants, Caleb et Alicia. Il se dandine quand il entend une chanson en espagnol, la langue de ma conjointe. Il est aussi capable de faire quelques pas à l’aide d’un jouet de style trotteur. »

Utiliser les muscles de son cou pour tourner, soulever et tenir sa tête est l’une des premières habiletés qu’un bébé doit maîtriser. Il apprend ensuite à se retourner, à se tenir assis, à ramper, à marcher à quatre pattes, à marcher, à monter les escaliers, à grimper, à sauter, à courir, à se tenir en équilibre sur un pied, à pédaler, etc.

« En grandissant, l’enfant améliore son équilibre, sa coordination et son agilité, indique Miriam Beauchamp. Cela lui permet de faire des mouvements plus difficiles, comme frapper un ballon avec le pied, tout en courant. »

La motricité fine désigne les petits mouvements faits avec les doigts et les mains. « Notre fils Émile, qui a 4 ½ ans, est capable d’attacher une fermeture éclair, disent Sophie Lalancette et Charles Langlois, aussi parents d’un garçon de 6 ans. Il est très habile pour découper. Il s’est même déjà fabriqué un masque. » Toutefois, Émile n’est pas encore capable d’attacher ses lacets, une habileté généralement acquise vers 5 ou 6 ans.

L’enfant fait des mouvements plus précis au fur et à mesure que sa coordination œil-main se développe et qu’il devient capable d’utiliser ses deux mains de façon indépendante : saisir des objets de différentes formes, faire bravo en tapant dans ses mains, montrer du doigt, tourner les pages d’un livre, enfiler des perles, tenir un crayon, dévisser un couvercle, etc.

Le développement cognitif et langagier

Dès sa naissance, un enfant commence à développer ses capacités cognitives, comme la pensée, la mémoire, l’attention, le raisonnement et la planification. C’est ce qui lui permet d’acquérir des connaissances, de résoudre des problèmes, d’exercer son jugement et de comprendre ce qui l’entoure. Il développe aussi son langage.

Au cours de sa première année, un bébé découvre la relation de cause à effet en faisant des gestes au hasard. « Par exemple, il secoue un hochet qui fait du bruit et il réalise que c’est son action qui entraîne cette réaction, explique Miriam Beauchamp. Il va donc faire exprès de recommencer. C’est le début du raisonnement. » Un peu plus tard, l’enfant comprend que les objets et les personnes existent toujours même s’il ne les voit pas, comme son toutou caché sous une couverture.

Du côté du langage, un bébé commence par gazouiller (« aaaa », « iiii », « oooo »), puis il babille (« bababa », « papapa »). Il se rend compte que les mots ont un sens et il dit ses premiers mots vers 12 mois à 16 mois.

Entre 18 mois et 3 ans, la pensée symbolique apparaît. L’enfant devient capable de se représenter des choses ou des personnes dans sa tête. Il peut résoudre de petits problèmes, comme faire un casse-tête. Il commence à jouer à faire semblant. C’est d’ailleurs l’un des jeux favoris d’Alicia, 3 ans, la fille d’Emanuelle Roy-Paradis et de Cécilia Moreno-Rivera. « Elle fait souvent semblant de cuisiner ou de faire des réparations. Et comme elle aime les dinosaures, elle a inventé un dinosaure imaginaire qui fait dodo dans le sous-sol. »

Entre 3 ans et 5 ans, la créativité et les capacités de raisonnement s’améliorent beaucoup. Par exemple, l’enfant peut faire des liens logiques, comme comprendre qu’une petite boîte contient moins de choses qu’une grosse boîte. « Comme je suis enceinte, mon conjoint me surnomme affectueusement “maman baleine”, raconte Alexandra Loembe, maman de Noah, 3 ans. Et l’autre jour, mon fils a fait une association logique en appelant son père “papa baleine”. On a bien ri! »

Le petit garçon comprend aussi mieux les règles. « J’ai appris à Noah l’importance de respecter les feux de circulation et d’attendre avant de traverser la rue, dit son papa, William Longmene. Maintenant, c’est lui qui me demande d’arrêter au feu avant de traverser! »

Un enfant de 4 ou 5 ans peut tenir une conversation, même s’il fait encore des erreurs. « Les gens comprennent bien mon fils quand il parle, dit Sophie. Mais Émile mélange encore des mots qui désignent le temps, comme hier et demain. »

Le développement affectif

Le développement affectif permet à l’enfant d’apprendre à exprimer, à reconnaître et à maîtriser ses émotions ainsi qu’à décoder celles des autres, explique Miriam Beauchamp. « C’est la base sur laquelle se construiront toutes ses relations futures », dit-elle.

Le développement affectif de votre bébé commence avec l’attachement qui se crée entre lui et vous. Cela lui permet de développer un sentiment de sécurité et de prendre confiance en lui.

Pendant ses premiers mois de vie, il a parfois peur des étrangers. « Lorsqu’on rencontre une nouvelle personne, Loïk va se coller à ma conjointe », dit Emanuelle. Toutefois, cette crainte des inconnus ne dure pas. Grâce à la sécurité affective que ses parents lui apportent, l’enfant est capable de s’ouvrir peu à peu aux autres. Il manifeste aussi graduellement son besoin d’explorer et son désir d’autonomie. Et il développe d’autres qualités, comme la sympathie, la compassion, la résilience et l’affirmation de soi.

Le développement affectif joue un rôle important dans la capacité d’un enfant à mieux se connaître, à avoir des relations harmonieuses avec les autres, à développer sa capacité d’autocontrôle, à mieux tolérer les délais, à s’affirmer et à réussir à l’école plus tard. Il est donc important d’avoir des interactions avec votre enfant, de lui permettre de faire des choix, de l’aider à réguler ses émotions et de l’aider à comprendre ce que les autres ressentent.

Le développement social

Pour entrer en relation avec les autres et vivre en société, votre enfant doit développer des compétences sociales. C’est ce qui va l’aider à se faire des amis, à s’entendre avec les autres, à résoudre des conflits de façon pacifique et à collaborer avec d’autres enfants. « La plupart des activités de la vie impliquent d’avoir des interactions avec les autres », souligne Miriam Beauchamp.

« La famille est le premier lieu de socialisation, poursuit-elle. Les échanges de regards et de sourires avec ses parents sont les premières interactions de l’enfant. Ensuite, l’enfant améliore ses habiletés sociales au contact d’autres enfants et adultes. »

Mais, partager, attendre son tour, dire des formules de politesse, aider les autres, collaborer, respecter les règles, faire des compromis et régler des conflits, ça ne vient pas tout seul. Ça s’apprend. « Quand les amis de Noah viennent jouer à la maison, c’est encore difficile pour lui de partager certains jouets, constate Alexandra, sa maman. Cependant, je remarque qu’il partage et qu’il coopère davantage avec son amie Emma, qui a un an de plus que lui. Par exemple, lorsqu’ils jouent avec une petite voiture à enfourcher, ils se poussent à tour de rôle. »

C’est en offrant à votre enfant des occasions d’être en contact avec d’autres qu’il pourra développer ses habiletés sociales au fil du temps.

Pour connaître toutes les étapes importantes du développement :

Comment stimuler votre enfant?

Tous les jours, vous soutenez le développement de votre enfant grâce à une foule de petits gestes.

Tous les jours, vous soutenez le développement de votre enfant grâce à une foule de petits gestes.

« Tous les moments que vous passez avec votre enfant sont des occasions de stimulation, affirme Caroline Roussel, psychoéducatrice pour les programmes de stimulation précoce du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Par exemple, quand vous habillez votre bébé en nommant ses vêtements et les parties de son corps, vous encouragez le développement de son langage. » Cela contribue aussi à son développement affectif et social parce que vous êtes en interaction avec lui.

Votre tout-petit vous aide à faire un gâteau? Cela paraît tout simple... Pourtant, cette activité stimule toutes les sphères du développement de votre enfant : ses habiletés motrices (lorsqu’il verse et mélange des ingrédients) ; ses capacités cognitives et langagières (il doit respecter des étapes, se concentrer et comprendre ce qu’il fait) ; son développement affectif (il renforce ses liens avec vous et prend confiance en lui) ; et son développement social (il collabore avec vous pour faire une tâche).

Vous pouvez commencer à stimuler votre bébé dès sa naissance, et ce, de façon toute simple, au quotidien. Il n’est jamais trop tôt. « Le cerveau contrôle tous les apprentissages et tous les progrès de l’enfant, explique Miriam Beauchamp, directrice du Laboratoire de neuropsychologie développementale ABCs de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine. Or, c’est pendant les premières années de vie que le cerveau se développe le plus. »

5 attitudes gagnantes pour son développement

  • VOIR LE MONDE AVEC DES YEUX D’ENFANTS.

Pour votre enfant, tout est une occasion de faire des découvertes. « Aller au parc lui permet d’être dehors, de marcher, de courir, de grimper, de jouer dans le sable, de s’amuser avec d’autres enfants, donne en exemple Miriam Beauchamp. Il y a plein de choses à voir, à faire, à ressentir. » Vous pouvez inciter votre enfant à observer ce qui l’entoure : un chien, des fleurs colorées, les avions dans le ciel, la texture du gazon...

  • L’INCITER À EXPLORER SON MILIEU.

La psychoéducatrice Caroline Roussel conseille de limiter les écrans le plus possible. « Pour un tout-petit qui a tout à apprendre, les écrans ne remplaceront jamais le fait d’entrer en contact avec les autres, de toucher des objets, de bouger, d’explorer son environnement avec tout son corps. » En effet, les jeux de découvertes, d’associations ou les casse-têtes disponibles sur les téléphones intelligents et les tablettes ne font pas faire à votre enfant les mouvements qu’il ferait en faisant un vrai jeu ou en manipulant les pièces d’un casse-tête.

  • ENCOURAGER SES INITIATIVES.

La psychoéducatrice suggère aussi de laisser votre enfant prendre des initiatives et décider de certaines choses lorsque vous jouez ensemble. « Suivez-le dans son imaginaire. En plus d’avoir du plaisir ensemble et de renforcer votre complicité, vous favoriserez son autonomie, sa confiance en lui et sa créativité. » Si vous sentez que c’est difficile pour lui, vous pouvez commencer par lui offrir certains choix. Ainsi, votre enfant prendra graduellement confiance en lui.

  • SALUER SES EFFORTS.

Féliciter votre enfant pour ses réussites, c’est bien, mais souligner ses efforts est tout aussi important. « Même s’il n’a pas réussi à mettre son pantalon tout seul, vous pouvez le féliciter pour ses efforts. Cela le valorise et l’incite à réessayer », dit Caroline Roussel. N’hésitez pas à stimuler aussi la fierté de votre enfant pour ses propres efforts et réussites en lui demandant s’il est fier de lui. Vous pouvez aussi lui dire qu’il a de quoi être fier, au lieu de simplement lui souligner votre fierté.

  • CHOISIR DES ACTIVITÉS À SON NIVEAU.

En observant les capacités, les habiletés et les intérêts de votre enfant au quotidien, il vous sera plus facile de choisir des apprentissages pour lesquels il est prêt.

« Plutôt que de le pousser, il vaut mieux l’accompagner dans son développement en y allant à son rythme, estime Caroline Roussel. Il y aura moins de pression et plus de plaisir partagé. » Par exemple, vous pouvez laisser votre tout-petit gribouiller à sa façon, plutôt que d’insister pour qu’il trace des formes ou des lettres alors qu’il n’est pas prêt.

 

Est-ce un retard?

Même si un enfant se développe plus lentement que la moyenne des enfants de son âge, ça ne veut pas toujours dire qu’il y a un problème. Quand faut-il s’inquiéter ?

Même si un enfant se développe plus lentement que la moyenne des enfants de son âge, ça ne veut pas toujours dire qu’il y a un problème. Quand faut-il s’inquiéter ?

Caleb n’avait que quelques mois lorsqu’Emanuelle Roy-Paradis, sa maman, s’est mise à penser qu’il avait quelque chose de différent. « Quand je le mettais sur le ventre, il soulevait les bras pour éviter le contact avec le sol. Il réagissait aussi au bruit et à d’autres sources de stimulation en pleurant pendant des heures. Tout le dérangeait au point où il n’osait pas bouger. À 14 mois, il ne se tenait pas encore assis sans aide. »

Le petit garçon, qui est suivi en physiothérapie, a un léger retard moteur, possiblement causé par une hypersensibilité sensorielle. Il a marché à 20 mois. Maintenant âgé de 21 mois, il est même capable de courir. « Il rattrape son retard », se réjouit sa maman.

Quand parler de retard?

Il y a retard lorsque la séquence de développement d’un enfant a un écart significatif par rapport à la moyenne des autres enfants. « Par exemple, on s’attend à ce qu’un enfant effectue ses premiers pas ou qu’il ait commencé les étapes qui mènent à la marche vers 12 mois, explique la Dre Anne-Marie Goyette, pédiatre du développement. Ainsi, je ne suis pas extrêmement inquiète pour un enfant de 16 mois qui se déplace en se tenant aux objets, car il va sûrement marcher bientôt. Cependant, un enfant de 17 mois qui commence à peine à se tenir debout pourrait avoir un retard. »

« Sur le plan du langage, un enfant de 12 mois qui ne babille pas encore (ex. : "bababa", "tatata") présente sans doute un retard parce que c’est l’âge typique des premiers mots », poursuit la Dre Goyette. Mais s’il babille et s’il montre du doigt les objets qu’il veut avoir, c’est plus rassurant.

Le mot « retard » implique que l’enfant a des chances de rattraper son retard avec de la stimulation. Toutefois, si ses difficultés persistent dans le temps malgré les interventions, cela veut dire qu’il a peut-être plutôt un trouble qui sera confirmé plus tard. « Dans le cas d’un trouble, l’enfant va certainement s’améliorer, mais il aura probablement des difficultés à long terme », indique la pédiatre.

Le retard global de développement

Un enfant a un retard global de développement s’il a un retard significatif dans au moins deux des domaines suivants : motricité globale ou fine, fonctions cognitives, communication (langage), développement personnel et social et activités de la vie quotidienne (autonomie).

Le retard global de développement est un diagnostic temporaire qui est utilisé pour les enfants de 5 à 6 ans et moins, sauf en de rares exceptions. « On utilise ce terme un peu vague en attendant de compléter l’évaluation plus détaillée de l’enfant et de poser un diagnostic plus précis lorsqu’il sera plus âgé, dit la Dre Goyette. Les tests standardisés du fonctionnement cognitif (rendement intellectuel) par exemple, ne se font pas avant l’âge de 5 ans environ. »

Après 5 ans, l’enfant devrait recevoir un diagnostic plus précis. Un retard global de développement signale souvent un trouble développemental du langage (TDL), une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme, une paralysie cérébrale ou une combinaison de tout cela. Il arrive aussi que les difficultés de l’enfant soient causées par un syndrome génétique ou par son exposition à l’alcool pendant la grossesse (trouble du spectre de l’alcoolisation foetale).

Qui consulter?

Si le développement de votre enfant vous inquiète, la première chose à faire est de consulter auprès d’un médecin de famille, d’un pédiatre ou de votre CLSC, qui pourrait vous diriger vers le programme Agir tôt. Selon la situation, certains tests de base (ex. : audiogramme) pourraient d’abord être demandés. Une fois les résultats obtenus, votre enfant pourra être dirigé vers les professionnels appropriés (ex. : orthophoniste, psychoéducateur, ergothérapeute). Au besoin, votre enfant pourrait aussi être dirigé vers une clinique spécialisée.

Enfin, si votre enfant a un retard de développement et qu’il ne fréquente pas un milieu de garde, vous aurez avantage à l’y inscrire, selon la Dre Anne-Marie Goyette. « C’est très bénéfique pour toutes les sphères de son développement : son autonomie, son développement social, son langage et ses habiletés motrices. Aller dans un milieu de garde de qualité peut aider l’enfant à atteindre son plein potentiel. »

À retenir
  • Votre enfant se développe à son propre rythme. Tant qu’il progresse, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
  • Il est important de stimuler votre enfant, mais vous n’avez pas besoin de matériel ou de jouets particuliers pour le faire.
  • Lorsqu’il est stimulé, un enfant qui a un retard de développement peut rattraper son retard.
Naître et grandir

Source : magazine Naître et grandir, juillet-août 2019
Recherche et rédaction : Nathalie Vallerand
Révision scientifique : Solène Bourque, psychoéducatrice
Mise à jour : octobre 2024

Photos : GettyImages/Fatcamera et AleksandarGeorgiev, Maxim Morin, GettyImages/monkeybusinessimages, GettyImages/LSOphoto, Sladic, GettyImages/tomazl et damircudic

RESSOURCES

  • Le développement de l’enfant au quotidien, F. Ferland, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 264 p.
  • Regarde-moi : Le développement neuromoteur de 0 à 15 mois, M. de Notariis, E. Macri, N. Idelette Thébaud et A. Veilleux, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2008, 120 p.
  • J’apprends à parler : Le développement du langage de 0 à 5 ans, M.-È. Bergeron-Gaudin, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2018, 184 p.
  • Parler pour grandir : stimulation du langage et interventions psychoéducatives, S. Bourque et G. Côté, Éditions Midi trente, 2e édition, 2023, 144 p.
  • Bouger pour grandir : comprendre et favoriser le développement moteur des enfants, S. Bourque et J. Caron Santha, Éditions Midi trente, 2023, 160 p.