J’ai deux garçons. Encore aujourd’hui, je me demande si j’aurais été capable de ne pas demander le sexe à l’échographie.J’ai deux garçons. Encore aujourd’hui, je me demande si j’aurais été capable de ne pas demander le sexe à l’échographie. J’ai toujours été impressionné par les parents qui réussissent à préserver le mystère jusqu’à la toute fin.
Notre imagination nous joue des tours
En apprenant que l’on deviendra bientôt parents, inévitablement, notre petit hamster interne se met « à spin » et notre imagination commence à travailler en nous projetant neuf mois plus tard. Personne n’y échappe!
Vous attendez un garçon ou une fille? On a tous déjà utilisé la traditionnelle réponse : « Peu importe! Tout ce qui compte, c’est qu’il soit en santé! » Mais, est-ce que cette affirmation tient la route?
C’est peut-être bien involontaire, mais il me semble qu’on tend d’un côté ou de l’autre. Est-ce le signe d’une préférence? En fonction de notre propre genre?
Mais, est-ce possible d’attendre neuf mois avant de connaître le sexe de notre enfant sans que notre imagination nous joue des tours entre-temps? Sans prétendre que l’on ait systématiquement une préférence, j’ai l’impression qu’un peu malgré nous, notre cerveau travaille et nous crée des attentes ou nous prédispose à l’un ou à l’autre.
Qu’en dites-vous?
Préparer et accueillir un nouveau-né
En ce qui me concerne, j’avais besoin de me préparer et d’envoyer un signal clair à ma tête : « OK, c’est confirmé à un pourcentage assez élevé, je te donne le GO pour imaginer la suite d’ici le grand jour! »
Il fallait que je peinture la chambre, que j’achète des accessoires de décoration (ou plutôt que j’approuve l’achat des accessoires, devrais-je plutôt dire!), que je choisisse les tout premiers pyjamas avec ma conjointe, etc.
C’est peut-être mon côté rationnel et très terre à terre, mais je pense que ça venait aussi me sécuriser. Surtout pour le premier, alors que je n’avais aucune expérience de ce qu’allait être l’aventure de la parentalité.
Je me suis toujours demandé si j’aurais réussi à ne pas questionner le médecin si telle avait été la volonté de ma conjointe. J’y serais probablement arrivé, mais ça aurait été difficile pour moi de composer sans savoir.
Au fond, je pense que connaître le sexe m’aidait à me préparer à la venue d’un nouvel enfant, à visualiser ce qu’allait devenir ma réalité quotidienne, mais je crois aussi qu’à quelque part, j’avais peur. Possiblement peur que mon imagination me joue des tours. Que, contre mon gré, je me sois imaginé avec un gars ou une fille et qu’à l’accouchement, advenant que je me retrouve avec l’autre sexe, il y ait une grande surprise dans mon visage pouvant laisser penser à un genre de déception…
Pourtant, je vous assure que je suis comme vous et que je n’avais pas de préférence!
10 octobre 2017
Photo : GettyImages/doble-d