Avant d'apprendre à écrire

Avant d'apprendre à écrire
Par Marie-Ève Bergeron-Gaudin, Orthophoniste
Plusieurs activités simples peuvent aider l’enfant à s’intéresser à l’écriture et le préparer.

Jules, mon grand de 6 ans qui est en maternelle, commence à écrire. À la Saint-Valentin, il m’a écrit : « Je t’aime mon beau maman » en s’inspirant du coeur sur lequel j’avais tracé : « Je t’aime mon beau Jules »! Renaud, qui a 3 ans et demi, se contente surtout de dessiner des feux d’artifice et de prétendre parfois qu’il a écrit quelque chose.

Quand on pense à l’écriture, on pense souvent au geste d’écrire et à la prise du crayon. C’est vrai que cette habileté se développe grandement et rapidement jusqu’en maternelle. On le remarque dans les dessins des enfants. Toutefois, il y a une grande différence entre dessiner et écrire. Pour dessiner, l’enfant doit imaginer un objet ou une personne et rendre le tout sur papier. Pour écrire, l’enfant a besoin d’une foule de connaissances sur la lecture et l’écriture… et aussi de motivation! Il s’agit d’une capacité qu’il développe vraiment en première année seulement.

Pour préparer les tout-petits à écrire

Plusieurs activités simples peuvent aider l’enfant à s’intéresser à l’écriture et le préparer. J’en fais avec Renaud et ça fonctionne assez bien!

  • Écrire le plus souvent possible devant l’enfant, en lisant ce qu’on écrit. Il voit ainsi qu’écrire est utile et agréable. Par exemple, il peut remarquer que l’écriture est pratique parce qu’elle permet à maman d’écrire le nom de ses céréales préférées sur la liste d’épicerie!
  • Tracer le nom de l’enfant dans la neige ou le sable et l’encourager à participer comme il le peut. De cette façon, l’activité est plus facile et agréable, puisque l’enfant n’a pas à prendre son crayon et qu’il est à l’extérieur!
  • Faire des serpents en pâte à modeler avec l’enfant et les utiliser pour former des lettres. Si l’enfant est rendu à reconnaître son prénom, il sera heureux de le voir écrit en pâte à modeler, et il s’essaiera peut-être à former des lettres lui aussi.
  • Lorsque l’enfant est prêt, généralement en maternelle ou un peu avant, l’encourager à recopier son nom ou un petit mot dans une carte de fête, à partir d’un modèle. Écrire dans une carte constitue un contexte d’écriture qui a du sens pour l’enfant. Il sera plus motivé à écrire que s’il est invité à tracer des lettres sans but.
  • Nommer les noms des lettres des logos lorsqu’on se promène à l’extérieur sans demander à l’enfant de les redire. Le but est simplement qu’il ait la chance de les entendre, car les premières lettres que les enfants écrivent sont généralement celles dont ils connaissent le nom.

Lorsque le tout-petit va à la garderie, les prénoms des enfants sont aussi souvent écrits au vestiaire. L’enfant pourrait aimer entendre parler de la première lettre des prénoms de ses amis! Renaud, en tout cas, reconnaît maintenant le « C » de la belle Clara! Si l’enfant n’est pas intéressé, il le sera simplement plus tard.

Dans tous les cas, l’important est de parler de l’écriture dans un vrai contexte. Rien ne sert d’encourager l’enfant à écrire des lettres ou des mots pour écrire des lettres et des mots… Après tout, les adultes ne font pas cela non plus! Il importe aussi de suivre le rythme de l’enfant. Connaître plusieurs lettres de l’alphabet et écrire son prénom demeurent des objectifs de la maternelle. Avant la maternelle, l’enfant est en préparation…

 

11 mai 2017

Naître et grandir

Photos : GettyImages/damircudic

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