De la peur, de la fatigue, de la frustration : les pleurs de votre bambin renferment une émotion.
Votre enfant ne pleure pas seulement parce qu’il a de la peine. Même s’il sait parler, il peut pleurer pour dire que quelque chose ne va pas et qu’il a besoin que l’on prenne soin de lui. Il est donc important d’essayer de comprendre ce qu’un tout-petit essaie de dire en pleurant pour répondre à son besoin et surtout de l’aider à communiquer d’une autre façon. Voici les principaux messages des pleurs.
« J’ai peur! »
Votre enfant peut pleurer parce qu’il a peur, par exemple du noir, des monstres, des orages ou du père Noël. D’ailleurs, vers l’âge de 3 à 4 ans, son imaginaire explose. Il est encore difficile pour votre enfant de faire la différence entre le monde réel et imaginaire. Alors, lorsqu’il pleure parce qu’il a peur des monstres dans sa chambre : il a peur « pour vrai ».
De plus, certains enfants sont anxieux devant les surprises et ont peur de la nouveauté. Ils se mettent alors à pleurnicher lorsque vient le temps d’essayer une nouvelle activité ou d’aller à un nouvel endroit. Un changement de routine, comme une nouvelle éducatrice, peut aussi inquiéter votre enfant et le faire pleurer.
Comment réagir?
- Faites preuve de compréhension si votre tout-petit a peur. Parlez avec lui de sa peur pour le rassurer. S’il a peur du noir, vous pouvez lui demander : « Qu’est-ce qui t’inquiète le plus quand tu es couché dans le noir? » ou « Montre-moi avec tes mains comment ta peur est grande? ». Prendre le temps d’écouter votre tout-petit parler de ses peurs sans le juger ni chercher à le raisonner lui fait du bien. Ensuite, faites-le participer à la recherche d’une solution, par exemple : « Qu’est-ce qui te ferait du bien pour que ta peur soit moins grande? » Vous lui montrez ainsi que vous avez confiance en ses capacités de faire face à sa peur.
- Rassurez-le s’il a peur de personnages (clowns, père Noël, personnages de dessins animés, etc.). Vous pouvez lui demander ce qu’il n’aime pas et ce qui lui fait peur chez ce personnage. Aider votre enfant à mettre des mots sur son émotion et prendre le temps de l’écouter sans jugement peut être suffisant pour le calmer. Il peut aussi être intéressant de regarder avec lui des livres sur les personnages qui lui font peur. À vos côtés, votre tout-petit se sent en sécurité et peut apprendre à apprivoiser un personnage qu’il lui fait peur.
- Expliquez à votre enfant ce qui l’attend avant une nouvelle activité ou une sortie. Cela peut le rassurer et réduire son anxiété. Décrivez-lui où vous allez, ce qui va se passer et qui sera présent. Aidez-le aussi à mettre des mots sur ses émotions quand un changement l’inquiète. Par exemple, si son éducatrice habituelle est absente, dites-lui : « J’ai l’impression que ça te dérange que ton éducatrice soit en vacances cette semaine. » Montrez-lui que vous avez confiance en sa nouvelle éducatrice en disant : « Tu vas voir, elle va prendre bien soin de toi et vous allez vous amuser. »
Pour en savoir plus, consultez nos fiches Peurs enfantines, mais pas anodines, Les peurs au coucher et L’enfant anxieux.
« Je veux faire ça, et je veux le faire tout seul! »
De 2 à 3 ans, votre enfant est à l’âge des colères, des frustrations et de la recherche d’autonomie. Il s’agit d’une étape normale de son développement : il s’affirme et souhaite devenir autonome. Même s’il veut faire les choses seul, il n’en est pas toujours capable. Cela peut entraîner des frustrations, et donc des crises de larmes. Les repas, le bain et l’habillage sont des moments où les pleurs liés au besoin d’autonomie surviennent souvent.
Comment réagir?
- Restez calme et essayez de nommer les émotions de votre enfant. Encouragez-le à utiliser des mots pour dire ce qu’il ressent. Dites-lui par exemple : « Je vois que tu es fâché. Veux-tu m’en parler? » Plus vous habituez votre tout-petit à parler de ses émotions, moins il utilisera les pleurs pour s’exprimer.
- Donnez-lui la possibilité d’être autonome. Laissez-le faire certaines choses par lui-même, même si ce n’est pas parfait. C’est comme ça qu’il s’exerce. Par exemple, confiez-lui de petites tâches et laissez-le décider certaines choses en lui donnant des choix. Par exemple : « Est-ce que tu veux mettre tes bas bleus ou tes bas rouges? »
- N’essayez pas de raisonner votre enfant s’il est contrarié au point de faire une crise. Attendez que ça passe. Rappelez-vous que, lorsque votre enfant fait une crise, il ne se maîtrise plus et n’est pas en état de vous écouter. Gardez votre calme, restez près de lui pour qu’il ne se fasse pas mal. Quand la crise est finie, donnez-lui de l’affection et aidez-le à parler de ce qui s’est passé.
« Je suis fatigué. »
De 1 à 3 ans, votre enfant vit tellement de choses nouvelles que cela lui prend souvent toute son énergie. De plus, il peut avoir vécu plusieurs petites frustrations durant sa journée. Quand vient le soir, il peut être irritable, pleurnicher et s’opposer à vous. La moindre contrariété fait alors déborder le vase. Il n’en peut plus et pleure à tout moment. C’est le signe qu’il est fatigué et qu’il a besoin d’être réconforté.
Comment réagir?
- Diminuez vos exigences et essayez de le réconforter pour l’aider à se détendre. Ce n’est pas le moment d’essayer de lui enseigner une nouvelle règle ni d’être trop exigeant en ce qui concerne son comportement.
- Faites preuve d’empathie en lui montrant que vous comprenez ce qu’il vit. Dites-lui ce que vous observez : « J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui te dérange. » Dans ces moments, il a besoin que vous soyez près de lui et disponible. Prenez un moment pour lui montrer votre affection. Par exemple, prenez-le, bercez-le, chantez-lui une chanson. Même si ce n’est que quelques minutes, cela peut l’aider à se calmer.
- Si possible, mettez en route votre routine du soir. Proposez-lui des activités calmes (dessin, lecture, etc.), racontez-lui une histoire, donnez-lui un bain...
Si votre tout-petit est souvent épuisé, un changement d’horaire pourrait lui faire du bien (ex. : se coucher plus tôt ou avoir davantage de temps libre).
« Je veux ça! »
Votre enfant a peut-être pris l’habitude de pleurnicher en montrant du doigt ce qu’il veut au lieu de demander. S’il obtient toujours ce qu’il désire en pleurant, il risque de continuer.
Comment réagir?
- Encouragez votre enfant à utiliser des mots pour dire ce qu’il veut. Par exemple, dites : « Tu as faim et tu veux du fromage? Dis-le-moi : “Je veux du fromage”. » S’il refuse ou s’il se fâche, n’insistez pas pour qu’il répète, surtout si votre tout-petit commence à parler. En reformulant sa demande avec des mots, vous lui donnez l’exemple. Petit à petit, votre enfant développera d’autres manières de demander au lieu de pleurer.
- Félicitez votre enfant lorsqu’il parle bien pour demander quelque chose. Cela l’encourage à s’exprimer avec des mots. Dites-lui par exemple : « Tu m’as fait une belle demande. C’est plus facile pour moi de comprendre ce que tu veux dans ce temps-là. »
Évitez de punir
Même si les pleurs de votre enfant peuvent être énervants, ne le punissez pas, car il pourrait croire que vous n’accordez pas d’importance à ce qu’il vit. Accueillez plutôt chaleureusement ses émotions, tout en l’encourageant à dire ce qu’il ressent. Rappelez-vous que son cerveau est encore en formation et que votre enfant a besoin de temps et de votre aide pour apprendre à gérer ses émotions. |
« Occupe-toi de moi. »
Votre enfant peut pleurer pour obtenir votre attention. Il peut même aller jusqu’à s’inventer des maux imaginaires.
Comment réagir?
- Mettez des mots sur la situation et évitez d’accuser votre enfant de mentir. Par exemple, dites-lui : « Je pense qu’en réalité tu as envie de recevoir un câlin. Tu n’as pas besoin d’avoir de bobos pour que je t’en donne. Tu as simplement à me le demander. » Vous encouragez ainsi votre tout-petit à s’exprimer clairement au lieu de pleurnicher.
- Donnez de l’attention à votre enfant avant qu’il vous en demande. Passez chaque jour du temps de qualité avec votre tout-petit, même si ce n’est que quelques minutes. Il peut s’agir de faire un petit jeu avec lui, de lui parler, de le chatouiller, de dessiner ensemble ou de lui lire une histoire. En allant au-devant du besoin d’attention de votre enfant, vous évitez qu’il pleure pour vous en demander.
« J’ai mal aux dents. »
Chez certains enfants, la percée des dents de lait passe souvent inaperçue, tandis que chez d’autres elle s’accompagne de malaises ou d’inconforts. C’est possible que votre enfant pleure parce qu’il a mal aux dents, mais qu’il n’arrive pas à vous le dire clairement. Pour en savoir plus, consultez notre fiche
La poussée dentaire.
À retenir
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Lorsque votre enfant pleure, il essaie généralement de vous dire que quelque chose ne va pas, par exemple qu’il a peur, qu’il veut quelque chose, qu’il est fatigué ou qu’il a mal.
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Être près de votre tout-petit, l’écouter et l’aider à mettre des mots sur ce qu’il vit le réconforte et le sécurise.
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En encourageant votre enfant à dire ce qu’il ressent, vous lui montrez petit à petit à s’exprimer autrement qu’en pleurant.
| Révision scientifique : Marie-Hélène Chalifour, psychoéducatrice Recherche et rédaction : Équipe Naître et grandir Mise à jour : Septembre 2019
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Photos : iStock.com/emholk et GettyImages/Tassii et Georgijevic
Ressources et références
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ASSOCIATION MÉDICALE CANADIENNE. Mon bébé, je l’attends, je l’élève : de la conception à l’âge de trois ans. Montréal, Éditions Sélection du Reader’s Digest, 2012, 266 p.
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COLLINS, Jane (Dr). La santé de votre enfant : le guide essentiel, de la naissance à 11 ans. Saint-Constant, Broquet, 2006, 352 p.
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DORÉ, Nicole et Danielle LE HÉNAFF. Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans : guide pratique pour les mères et les pères. Institut national de santé publique du Québec, Québec. www.inspq.qc.ca
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FILLIOZAT, Isabelle. « J’ai tout essayé! » : opposition, pleurs et crises de rage : traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans. Éditions JC Lattès, 2011, 176 p.
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MACNAMARA, Deborah. Jouer, grandir et s’épanouir : le rôle de l’attachement dans le développement de l’enfant. Montréal, Éditions au Carré, 2017, 309 p.
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ROSSANT, Lyonel et Jacqueline ROSSANT-LUMBROSO. Votre enfant : guide à l’usage des parents. Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006, 1515 p.
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