La mémoire de travail et les apprentissages

La mémoire de travail et les apprentissages
La mémoire de travail est utile à l’enfant pour apprendre et exécuter des tâches à l’école.

 



Vous connaissez peut-être la mémoire à long terme et la mémoire à court terme. Mais saviez-vous qu’il y a aussi la mémoire de travail? La mémoire de travail est essentielle dans l’apprentissage et dans plusieurs activités et tâches scolaires comme la lecture, le calcul ou la compréhension des consignes. Comment fonctionne-t-elle? À quoi sert-elle? Peut-on « l’entraîner »?

La mémoire de travail

La mémoire de travail est un concept relativement récent qui a émergé lors de recherches sur la mémoire. C’est, en quelque sorte, une précision du concept de la mémoire à court terme.

La mémoire à court terme stocke les informations durant quelques secondes alors que la mémoire de travail, elle, les stocke quelques secondes tout en exécutant d’autres tâches. Par exemple, écouter une suite de chiffres pour ensuite les répéter sollicite la mémoire à court terme. Les écouter pour les répéter à l’envers sollicite votre mémoire de travail.

La mémoire de travail doit donc conserver les informations prêtes à être utilisées et manipulées. Lorsqu’on fait un effort soutenu, la mémoire de travail permet de soutenir l’attention et de résister aux distractions.

Elle joue donc un rôle important dans l’apprentissage et dans une foule d’opérations et d’activités comme la lecture, le calcul, la compréhension de l’écrit, l’apprentissage d’une langue et la résolution de problèmes.

« Développer » sa mémoire de travail

La mémoire de travail étant d’une importance capitale, comment peut-on l’améliorer? Bien que les études récentes n’arrivent pas toutes aux mêmes conclusions quant à l’efficacité de l’entraînement de la mémoire de travail, de nombreuses recherches confirment qu’on pourrait entraîner sa mémoire de travail, comme un athlète !

Pour ce faire, voici quelques exercices à faire à la maison :

  • Calculs mentaux : Le parent dit 3 chiffres à voix haute. L’enfant doit, par exemple, additionner les deux premiers, puis soustraire au total le 3e chiffre. On peut aussi demander à l’enfant de compter par bonds de 3 ou de 4, à partir d’un nombre au hasard.
  • Réciter à l’envers : Demander à l’enfant d’épeler des mots de vocabulaire à l’envers, ou encore faire de même avec une suite de chiffres, de lettres ou de mots.
  • Écouter une histoire pour répondre à une question : Avant de faire la lecture d’une histoire, le parent choisit une question à laquelle l’enfant devra répondre. Par exemple, compter le nombre de personnages ou trouver la couleur du chapeau du personnage principal. Cet exercice travaillera non seulement la mémoire de travail, mais aussi la concentration et la compréhension de lecture.
  • Jeux de mémoire : Les jeux de mémoire avec des cartes (où l’on associe les cartes identiques) ou du type « Dans ma valise, j’apporte… » (où chacun ajoute un objet à apporter et doit retenir la liste des objets précédents) aident à stimuler la mémoire à court terme.
  • Jeu « n-back » : À l’aide d’un jeu de cartes, identifier une carte cible (une couleur, un chiffre, etc.) et faire défiler les cartes une après l’autre. Lorsque la carte cible sort, l’enfant doit nommer la carte précédente, ou même l’avant-dernière.

Trucs et stratégies

Lorsque les exercices ne sont pas suffisants, il faut parfois avoir recours à d’autres stratégies compensatoires.

  • Morceler la tâche : La mémoire de travail peut être rapidement surchargée. Quand il y a trop d’informations, le cerveau ne peut plus les traiter! C’est pourquoi on essaie d’abord de réduire le nombre d’instructions données, en divisant la tâche en plusieurs étapes.
  • Répéter : Lui faire répéter dans sa tête les informations à retenir, par exemple les pages de l’exercice à compléter lorsque l’enseignante les dit.
  • Faire des regroupements : Il est plus facile de retenir, par exemple, trois groupes de chiffres que sept chiffres séparés, comme lorsqu’on retient un numéro de téléphone. De même, il est plus facile de catégoriser les éléments à retenir. Afin de mémoriser les mots de vocabulaire à l’étude, on peut regrouper les mots selon certaines similitudes : deux mots commencent par « a », trois par « n », deux mots se terminent en « ion », trois sont des éléments de géographie, et deux sont relatifs à la température.
  • Utiliser des listes de vérification. Par exemple, sous forme de listes à cocher ou d’aide-mémoire. Ainsi, on libère une partie de la charge mentale pour mieux se concentrer sur une tâche donnée. Lors d’un examen :
  1. J’écris mon nom sur ma feuille;
  2. Je lis attentivement toutes les questions;
  3. Je réponds aux questions les plus faciles;
  4. Je m’attaque aux questions plus difficiles;
  5. Je me relis dix minutes avant la fin.
  • Utiliser le rythme, les comptines et les chansons. Ces techniques permettent d’intégrer à long terme l’information et de créer des réflexes et des automatismes. On peut, par exemple, « chanter » les conjugaisons d’un verbe.
  • Se servir de tableaux et de fiches mémoires, de dictionnaires personnalisés et d’organisateurs graphiques (tableau, schéma, organigramme, diagramme). Grâce à ces outils, on élimine ainsi une partie de l’effort de mémorisation.
L’organisateur graphique pour aider à écrire une histoire
Mathieu a beaucoup de difficulté à écrire une histoire. Jongler entre la formulation d’idées, la structure de l’histoire et l’écriture des mots, des phrases et des paragraphes lui est très difficile. L’organisateur graphique l’aide à structurer visuellement son histoire et son intrigue, car il y inscrit le nom des personnages, les actions, les rebondissements, et la conclusion. On libère ainsi une partie de la réflexion, ce qui lui permet de se concentrer sur l’écriture des phrases.

En suggérant à l’enfant différentes stratégies, on l’aide à découvrir celles qui lui conviennent le mieux. Il peut ainsi cibler celles qui sont les plus efficaces pour stimuler sa mémoire de travail!

 

À retenir

  • La mémoire de travail stocke des informations à court terme pour ensuite les utiliser et les manipuler.
  • La mémoire de travail est utile dans plusieurs tâches scolaires.
  • Vous pouvez aider votre enfant à renforcer sa mémoire de travail.

 

Alloprof

Révision scientifique : Rowena Lung, neuropsychologue
Recherche et rédaction :
Alloprof parents
Novembre 2017

 

Photo : GettyImages/Imgorthand

 

Ressources et références

Note : les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

  • AIDER SON ENFANT.COM. 6 conseils pour renforcer la mémoire de travail de votre enfant. www.aidersonenfant.com
  • CANLEARN SOCIETY. Soutenir les élèves ayant des problèmes de mémoire de travail. www.canlearnsociety.ca
  • LE CERVEAU À TOUS LES NIVAUX! Mémoire à court terme. www.lecerveau.mcgill.ca
  • LE CERVEAU À TOUS LES NIVAUX! Mémoire et apprentissage. www.lecerveau.mcgill.ca
  • MORRISON, A. B. et J. M. CHEIN. « Does working memory training work? The promise and challenges of enhancing cognition by training working memory », Psychonomic Bulletin & Review, 18, 46-60.
  • NEWS BUREAU. UNIVERSITY OF MISSOURI. Research Unlocks Clues to Language-Based Learning in Children. www.munews.missouri.edu
  • RÉSEAU D’INFORMATION POUR LA RÉUSSITE ÉDUCATIVE (RIRE). Les enfants bilingues ont une meilleure mémoire de travail. www.rire.ctreq.qc.ca
  • TA @L’ÉCOLE. Fiche conseil : Comment aider les élèves ayant des difficultés en mémoire de travail. www.taalecole.ca
  • TA @L’ÉCOLE. Introduction à la mémoire de travail. www.taalecole.ca
  • TA @L’ÉCOLE. Mémoire de travail et charge cognitive. www.taalecole.ca
  • TA @L’ÉCOLE. Stratégies pour soutenir le développement de la mémoire de travail. www.taalecole.ca

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