La plupart des enfants mangent beaucoup trop de sel! Comment diminuer leur consommation?
Dans le langage courant, les mots « sel » et « sodium » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Pourtant, il ne s’agit pas tout à fait de la même chose.
En fait, le sel, c’est du chlorure de sodium, soit du chlore associé avec du sodium. Comme le sel constitue la source principale de sodium dans l’alimentation, on parle souvent indistinctement de sodium et de sel.
Est-il nécessaire de consommer du sel?
L’enfant a besoin de consommer quotidiennement une certaine quantité de sel afin d’assurer le bon fonctionnement de son organisme. Toutefois, il n’est pas recommandé d’ajouter du sel aux aliments qu’on donne à un bébé, car ses reins ne sont pas encore assez matures pour gérer trop de sel.
Puis, vers l’âge de 1 an, le sel devient naturellement présent dans l’alimentation du tout-petit parce que ses repas ressemblent de plus en plus à ceux des autres membres de la famille. À cet âge, ses reins peuvent d’ailleurs mieux tolérer le sel.
Les rôles du sel
Même s’il faut en limiter la consommation, le sodium est important, car il permet :
-
de faire entrer et sortir l’eau des cellules du corps, selon les besoins;
-
de réguler la pression sanguine;
-
de transmettre les influx nerveux, c’est-à-dire l’information entre le cerveau et le corps tout entier;
-
aux muscles de se contracter et de se relâcher;
-
de combler une bonne partie des besoins en iode de votre enfant, puisque l’iode est obligatoirement ajouté au sel de table ordinaire. Toutefois, le sel de mer, le sel à marinade, la fleur de sel et les autres sels spéciaux ne sont pas enrichis en iode. Une carence en iode peut conduire au goitre, une maladie caractérisée par la déformation du cou causée par l’hypertrophie de la glande thyroïde.
Risques d’une consommation trop élevée de sel
Trop de sodium peut causer des problèmes de santé. La plupart des enfants ingèrent d’ailleurs beaucoup plus de sodium qu’ils le devraient.
Selon une vaste enquête sur l’alimentation des Canadiens, 77 % des enfants de 1 à 3 ans et 93 % des enfants de 4 à 8 ans en consomment plus que les apports maximums tolérables, qui sont les quantités à ne pas dépasser. Au-delà de ces quantités, des problèmes de santé risquent davantage de survenir.
En effet, un tout-petit qui consomme beaucoup de sel développera une préférence pour les aliments salés, ce qui posera problème tout au long de sa vie. Par exemple, il est possible qu’un enfant qui mange beaucoup d’aliments salés boive beaucoup de boissons sucrées, car manger salé donne soif. Les boissons sucrées peuvent à leur tour contribuer à un problème de surpoids ou de carie dentaire.
De plus, une consommation trop élevée de sodium peut modifier la pression sanguine d’un enfant et ainsi augmenter ses risques de souffrir d’hypertension artérielle. À long terme, l’hypertension est entre autres associée aux maladies cardiovasculaires, aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et aux maladies rénales.
C’est pour ces raisons que les experts ont établi une quantité maximale qu’on ne devrait pas dépasser par jour. C’est ce que l’on appelle l’apport quotidien maximal tolérable (voir le tableau ci-dessous).
Apport quotidien maximal tolérable
1 à 3 ans : 1 500 mg de sodium
4 à 8 ans : 1 900 mg de sodium
(1 c. à thé de sel de table contient environ 2 300 mg de sodium) |
Aliments riches en sodium
Les aliments transformés contribuent à développer chez les enfants une préférence pour les aliments salés.
Le sel ajouté à la table n’est pas la cause de l’apport élevé en sodium chez les enfants. En effet, plus de 75 % du sodium que les enfants ingèrent provient des aliments transformés. L’industrie alimentaire ajoute beaucoup de sel pour rehausser le goût des aliments.
De plus, de nombreux aliments contiennent du sel, par exemple le fromage, les noix et les graines salées, les aliments cuisinés à la maison avec du bicarbonate de sodium ou de la poudre à pâte (deux ingrédients contenant du sel).
Voici quelques exemples d’aliments salés à manger avec modération :
-
Plats cuisinés des supermarchés et des restaurants
- Poisson et poulet panés du commerce
-
Viandes fumées, salées ou en conserve (bacon, jambon, saucisses fumées, charcuteries)
-
Poissons fumés, salés ou en conserve (anchois, hareng fumé, morue salée et fumée, sardines)
-
Potages, soupes, bouillons, extraits de bouillon (cube, poudre, liquide) du commerce
| -
Sauces du commerce (ketchup, moutarde, soya, tamari, teriyaki)
-
Marinades et aliments marinés (olives, cornichons, choucroute)
-
Grignotines salées (ex. : chips, bretzels, craquelins)
-
Jus de tomate et de légumes
-
Aliments qui contiennent des additifs alimentaires tels que : nitrate de sodium, benzoate de sodium, glutamate monosodique
|
Des aliments salés qui ne goûtent pas le sel
Toutefois, il n’y a pas que les aliments au goût salé qui contiennent du sodium. En effet, le pain, les barres tendres, les céréales à déjeuner (froides et chaudes), et même la crème glacée, les biscuits et le yogourt sont salés.
Il est donc important de bien regarder le tableau des valeurs nutritives afin de faire le meilleur choix entre différentes marques, surtout lorsqu’il s’agit d’un aliment que l’enfant mange souvent, comme le pain, par exemple.
Utilisez le tableau de valeur nutritive pour vous guider. Visez un pourcentage de valeur quotidienne (indiqué par « % VQ ») de moins de 5 % de sodium pour la majorité des aliments que vous offrez à votre enfant. Si la valeur quotidienne dépasse 15 %, limitez la consommation de ces aliments, car ils contiennent beaucoup de sel.
Comment réduire l’apport en sodium de votre enfant?
- Cuisinez aussi souvent que possible vos propres plats, sauces, marinades, vinaigrettes, desserts et collations, etc. Vous pourrez ainsi mieux contrôler la quantité de sel que vous ajoutez.
- Favorisez la consommation de produits frais, peu transformés.
Si vous n’êtes pas habitué aux aliments peu salés, il est possible que vous ayez besoin d’un peu de temps pour vous y habituer.
-
En regardant les tableaux de valeur nutritive, comparez la teneur en sodium des aliments d’une même catégorie avant de choisir celui que vous achetez. Privilégiez les versions sans sel, faibles ou réduites en sel.
- Rincez les légumineuses et les légumes en conserve avant de les utiliser ou optez pour les versions allégées en sodium.
- Servez de manière occasionnelle seulement des aliments salés, comme ceux mentionnés dans le tableau précédent.
- Utilisez de la viande cuite à la maison (porc, poulet, bœuf, etc.) pour faire des sandwiches plutôt que des charcuteries.
- Privilégiez les versions allégées en sodium pour le thon ou le saumon en conserve.
- Explorez le monde des épices, des fines herbes et des autres assaisonnements sans sel. Délaissez la salière.
-
Apprenez à votre enfant à goûter les aliments avant de les saler.
À retenir
-
Le sel est nécessaire à la santé de l’enfant. Toutefois, comme le sel est très présent dans l’alimentation, l’enfant risque plus d’en manger trop que d’en manquer.
-
Manger trop de sel expose l’enfant à des problèmes de santé à court et à long terme.
-
Cuisiner à partir d’aliments frais et peu transformés est une excellente façon de réduire la quantité de sel de l’alimentation de l’enfant et de celle de toute la famille.
| Révision scientifique : Stéphanie Côté, nutritionniste Recherche et rédaction :Équipe Naître et grandirMise à jour : Décembre 2017 |
Photos : iStock.com/GrabillCreative et GettyImages/FatCamera
Ressources et référencesNote : Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée. |