Élever deux garçons

Élever deux garçons
Peu importe le sexe des bébés, nous avions convenu d’élever nos enfants selon les valeurs de respect, de l’empathie et de la gentillesse.

par Angélique Bernard

Lors de mes deux grossesses, nous n’avons pas voulu connaître le sexe des bébés.

Nous voulions avoir la surprise et n’avions pas de préférence, bien que mon conjoint Dave m’ait mentionné qu’il aurait peut-être eu du mal à se souvenir de tous les noms des princesses… Il a un frère et n’a donc pas grandi avec des soeurs.

Je suis une enfant du milieu. Mes deux frères ont sept ans de différence. J’ai joué à Star Wars avec mon grand frère et aux Hot Wheels avec le plus jeune. Ma maison de Barbie servait de tremplin pour les voitures. Je n’ai jamais subi de restrictions parce que j’étais une fille. Je jouais aux mêmes sports que les garçons.

Nous avions de bonnes parties de hockey bottine avec les autres enfants de ma rue et sur la patinoire que mon père avait construite dans notre cour. Mes frères et moi nous partagions les tâches ménagères. Je me suis également occupée de beaucoup de garçons durant ma carrière de gardienne d’enfants.

Donc, à la naissance de Sébastien et de Samuel, j’étais totalement à l’aise avec l’idée d’élever des garçons.

Dave et moi nous étions dit que peu importe leur sexe, nous élèverions nos enfants selon les valeurs de respect, de l’empathie et de la gentillesse.

Nous leur avons montré aussi que maman n’était pas la seule à faire les tâches ménagères. Ils ont commencé à dire : « Maman, on va jouer à faire le ménage avec toi! »

Pour développer l’indépendance, nous laissons les enfants choisir certains articles. Cela a valu quelques situations où Dave a dû retenir ses commentaires lorsque Sébastien a choisi une brosse à dents de Hello Kitty, quand Samuel a reçu le film La reine des neiges (Frozen) comme cadeau, ou quand les garçons ont demandé d’acheter des perles de couleur pour faire des bracelets et des colliers.

Nous jouons avec des blocs LEGO et des voitures. Les garçons sont étonnés de savoir que je connais les personnages de Star Wars et des tortues Ninja. Je leur dis que j’ai joué aux mêmes jeux avec mes frères. Nous jouons aussi beaucoup à des jeux de société.

Expliquer les moments de la vie donne aussi des situations intéressantes.

Nous avons parlé des menstruations (« Maman, tu saignes! » « Daddy, mama’s bleeding! ») et de comment on fait des bébés (« Maman, dans quel magasin nous as-tu achetés; avant d’être dans ton ventre, est-ce qu’on était des étoiles dans le ciel? »).

Nous sommes aussi une famille de sportifs, donc cela nous fait de beaux moments de jeu (les garçons sont inscrits au soccer l’été, Sébastien joue au hockey et fait du breakdance, Samuel suit des cours de patinage et de gymnastique) et nous suivons les événements sportifs à la télévision (Coupe du monde de soccer masculin et féminin, les séries éliminatoires au hockey et au baseball, et le football avec papa).

Les garçons ont aussi leurs moments de chamailles et de batailles. On essaie de les laisser régler leurs différends entre eux. Nous n’intervenons que quand cela devient un peu plus dangereux pour l’un des garçons. Quand cela se produit, je ne peux m’empêcher de penser à ma grand-mère paternelle qui a élevé dix garçons (aucune fille) sur une ferme…

Sébastien a célébré son septième anniversaire de naissance en janvier. C’est un garçon responsable et attentionné. Samuel, qui va avoir 5 ans en mars, suit les traces de son grand-frère.

 

Ce texte a été originalement publié dans le magazine  Le nombril, numéro 13, Printemps 2016.

 

18 août 2017

Naître et grandir

Photo : GettyImages/wundervisuals